Avec près de cinquante espaces verts (comme le jardin botanique) qui s’étendent sur 40 000 mètres carrés, la ville de Tours offre à ses habitants des espaces « comme autant de respirations nécessaires à l’équilibre du paysage urbain et à l’harmonie de la vie tourangelle », dixit le site de la municipalité. Direction le parc municipal de l’île Simon, pour vérifier de visu.
Par Julien LE BLEVEC
Comment fait-on pour aller sur l’île Simon ? Pas facile de le deviner quand on n’est pas du coin. Vu des bords de la Loire, le morceau de terre semble inaccessible. En fait, il suffit de prendre le pont Napoléon (en direction de Saint-Cyr-sur-Loire) pour en découvrir l’entrée. Avant d’entamer la promenade, vérifiez les horaires, car les heures d’ouverture varient selon les saisons.
À peine arrivé, une originalité vous accueille sur la droite, en contrebas : un skatepark.
Ce genre d’installation, destinée aux jeunes passionnés de sports de glisse urbains, commence à proliférer en France. Cependant, trouver un tel lieu sur une île est plutôt rare. Très typé street, le spot (l’endroit, dans le jargon skate) reconstitue l’essentiel des obstacles utilisables dans la rue : plans inclinés, marches, trottoir, bancs, rails. Comme tout skatepark qui se respecte, des graffitis ont été réalisés pour décorer les modules en béton. L’ensemble des illustrations reste timide comparé à ce qui se fait à Marseille, par exemple. Pas grave, l’ambiance y est quand même et les sportifs de l’extrême se font plaisir.
Après quelques pas sur l’allée centrale, on rejoint rapidement le lieu préféré des mamans : l’aire de jeux.
Réservée aux enfants de 3 à 6 ans, la zone est délimitée par une barrière en bois. Deux types de jeux sont proposés : à gauche, un ensemble de murs d’escalade, d’échelles, de toboggan ; à droite, deux bascules sur ressort. Le tout a été peint dans des couleurs clinquantes. Pour amortir les chutes et rassurer les mères inquiètes, du gravillon a été répandu par terre. Très efficace en effet, quand on tombe de ces « engins » qui ne sont plus de notre âge…
Retour dans l’allée principale. La visite est presque terminée. La pointe de l’île donne une belle vue sur le pont Wilson, comme le montre ce sphérique réalisé par Elmer (en cliquant droit avec la souris, il est possible de se déplacer à l’intérieur du sphérique). Près des berges, une œuvre d’art contemporaine est installée depuis septembre 2001. Il s’agit du PATA de l’artiste suédoise Maj-siri Österling.
En bois peint, la création est inspirée d’une méthode très ancienne de pêche au saumon, en Suède. Le « PATA » est en fait un barrage, aujourd’hui interdit, pour bloquer les poissons. Österling précise que « les couleurs fortes […] viennent de […] sources d’inspiration différentes : les veines de sang, le fort courant des fleuves, les peuples qui habitent le long des fleuves et la dure vie du saumon. » Autant dire qu’avec l’aire de jeux, la structure égaye parfaitement ce coin de verdure au milieu des eaux.
Voilà, le tour de l’île Simon est fini. Il est temps de partir. Si besoin est, un bateau-bus est proposé (le vendredi, samedi et dimanche) pour traverser la Loire, à partir de 14 heures (tarif : 1 €). Et pour l’idée que cet espace est « comme autant de respiration[s] nécessaire[s] à l’équilibre du paysage urbain et à l’harmonie de la vie tourangelle », eh bien… à vous de voir !
L’île Simon, mode d’emploi
Comme chaque année, l’association tourangelle Mode d’Emploi organisera un week-end d’art en plein air, sur l’île Simon, les 30 et 31 mai 2009 (dates à confirmer). Cette septième édition sera l’occasion pour tous les curieux de découvrir gratuitement des œuvres surprenantes au beau milieu de la verdure. Pour vous donner une idée, vous pouvez admirer L’Université dans la ligne de mire, de Nico Nu (2007), Les Maisons , de Charles Bujeau (2007), Les Personnages épidermiques , de Romain Ménage (2008) ou Les Mires colorées, d’Evelyne Plumecoq (2008).