Le 1er décembre est la journée mondiale contre le Sida. Alors que la maladie est de moins en moins présente dans les médias, les enquêtes menées auprès des plus jeunes sont alarmantes. Près d’un étudiant sur trois ne se protège pas indique une étude de la Smerep. Ces dix dernières années, chez les 15-25 ans, la plupart des infections sexuellement transmissibles ont augmenté de façon importante. Des étudiants de l’EPJT ont voulu aller au-delà de ce constat et comprendre pourquoi les jeunes se sentaient moins concernés par le risque de contracter ces virus.

Par Clément LARÉ, Julie ROESER et Clémence ROUX

« Si on demande à quelqu’un comment mettre un préservatif, il va répondre qu’il sait. Si on lui dit “Montre-moi sur un pénis en polystyrène”, il va se rendre compte qu’il ne sait pas. » Marielle Thomine parle d’expérience. Psychologue et animatrice au Planning familial d’Indre-et-Loire, elle se trouve souvent confrontée à des jeunes pleins de certitudes en matière de sexualité.

En 2013, les 16-30 ans étaient 88,5% à s’estimer bien informés sur les infections sexuellement transmissibles (IST) (sondage de la mutuelle étudiante, la LMDE,). En 2000, d’après l’INPES, ils n’étaient que la moitié.

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Il est vrai que l’État ne ménage pas ses efforts pour sensibiliser les adolescents et les jeunes adultes en matière de sexualité. De nombreux sites officiels pour la prévention et l’information ont ainsi fleuri sur la Toile, en plus des traditionnels spots diffusés à la télévision. Le site info-ist.fr  propose d’évaluer les risques d’être porteur du chlamydiae « en moins de trois minutes ». Le virus apparaît sur la page d’accueil, sous la forme d’un affreux monstre noir.

Lucile Bluzat, responsable du pôle santé sexuelle de l’INPES, estime nécessaire cette prévention de masse. « La prévention doit être destinée à un collectif. Par le biais de la télévision, on va toucher les jeunes ainsi que leurs parents. »

Des croyances tenaces

Pourtant, la propagation des IST n’a pas diminué, bien au contraire. Des maladies presque éradiquées, à l’instar de la syphilis, ont réapparu dans les années deux mille. Le nombre de contaminations au germe du chlamydiae a augmenté : 5 % des femmes de 18-25 ans étaient porteuses du germe en 2005 contre 10 % en 2012, selon l’Institut national de veille sanitaire. Les infections à gonocoque ont connu une hausse de 52 % sur les seules années 2008 et 2009. Plus connu, le VIH continue à frôler la barre des 1000 cas dépistés par an depuis 2003.

Elisabeth Blin, médecin au service orthogénie (centre d’IVG et de planification) du CHRU de Tours, apporte toutefois une nuance : « Les nouvelles techniques de dépistage sont plus performantes et plus utilisées. Elles pourraient aussi être une explication à l’augmentation de certains chiffres. »

Les fausses croyances sur les IST restent tenaces. Elles pourraient, en partie, justifier cette progression. Ils sont encore 24 % à croire possible une contamination au VIH par piqûre de moustique. Ou encore 12 % à penser être protégés en pratiquant uniquement le sexe oral.

La prévention de masse insuffisante

Des fausses représentations qu’il faut connaître pour pouvoir les déconstruire. C’est pour cela que la prévention de masse ne suffit pas. « Faire de la prévention en disant uniquement “il faut mettre des capotes”, sans explication, cela ne va pas fonctionner. Il faut qu’on en comprenne les tenants et les aboutissants », explique Marielle Thomine. Dans la discrète permanence du conseil général, Marie-Annick Brosmans, infirmière au centre de dépistage anonyme et gratuit de Tours, partage cet avis : « Peut-être que le message est trop superficiel, mal compris sur le fond malgré un important matraquage. »

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Pour elle, le principal problème n’est pas l’information, mais l’apathie des jeunes face à ces messages : « Ceux qui passent à côté, c’est qu’ils ont envie de passer à côté. » Un raisonnement partagé par une large majorité des acteurs de la prévention. Pour eux, l’information est présente, « beaucoup plus qu’avant », si bien que les jeunes ne peuvent pas ne pas savoir. Mais force est de constater que ces derniers sont parfois hermétiques aux messages des professionnels de la santé. Qui, de leur côté, ne semblent pas vouloir se remettre en question.

Des jeunes filles campent aux abords de leur lycée. Parmi elles, Marine*. Quand on aborde le sujet des IST, elle pense s’y connaître. « Pour se protéger, il y a le préservatif, la pilule, le stérilet… » Un amalgame entre protection contre les IST et contraception qui montre que la prévention n’a pas touché sa cible.

Petits comités pour casser les préjugés

Le dialogue en petits groupes, voilà la solution proposée par les associations chargées de prévention. À l’instar de l’Association pour le développement et la recherche en éducation à la santé (Adres) qui se déplace dans les collèges, les lycées et les CFA pour sensibiliser au « safe sex » : « Nous ne faisons pas la morale. Nous ne cherchons pas à leur faire peur, mais à les responsabiliser. »

Capture d’écran 2014-11-14 à 11.03.48À l’école, les pouvoirs publics ont rendu obligatoires les cours d’éducation sexuelle. Mais sans nouvelle discipline, et à travers « tous les enseignements ». Une circulaire de l’Education nationale de 2003 prévoit qu’« une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles ». Dans la pratique, ces séances sont souvent réservées aux classes de troisième, à cause d’un manque de temps et de budget pour faire venir des intervenants.

Si les associations pointent les efforts insuffisants en milieu scolaire, elles regrettent également le manque de volonté des pouvoirs publics pour promouvoir le dépistage qui est également un moyen de prévention. Souvent oublié, il permet pourtant de réduire la propagation des infections. Or, il n’est toujours pas un réflexe chez les jeunes Français. Plus d’un étudiant sur trois ne fait jamais de dépistage, même en cas de changement de partenaire (étude Smerep-2014). Bien souvent, les jeunes ne viennent dans un centre de prévention qu’une fois qu’ils ont pris des risques. Et après s’être fait dépistés, ils pensent à tort qu’ils sont dès lors protégés pour longtemps, voire immunisés.

Ils pensent que cela n’arrive qu’aux autres

Malgré la prévention, les jeunes peuvent installer une certaine distance avec la probabilité d’une contamination. Devant les grilles de son lycée, Lucas*, 16 ans, n’a pas l’air de s’être intéressé au cours reçu « en quatrième ou en troisième », il ne sait plus . « Le VIH c’est pas le Sida ? La maladie qui touche plein de gens ? »

Tout se passe comme s’il y avait une rupture entre la « génération Sida », qui a connu l’explosion de l’épidémie des années quatre-vingt et quatre-vingt dix, et celle d’aujourd’hui. « Le VIH est devenu une pathologie chronique, explique Muriel Chevalier, psychologue du réseau de vie VIH. Il n’y a plus l’équation VIH égale mort, à juste titre d’ailleurs. Mais beaucoup pense que le traitement peut guérir la maladie… »

Capture d’écran 2014-11-14 à 11.04.12Si les découvertes de la science permettent d’entretenir l’espoir de trouver un moyen de guérison, le traitement du virus du Sida demeure toutefois encore très contraignant. Il n’empêche, le virus n’effraie pas plus qu’une autre IST : près de 50 % des personnes craignaient le Sida pour eux-mêmes en 1994, alors qu’elles n’étaient plus que 22 % en 2010. Et seulement 19 % à craindre les autres IST la même année, selon une enquête de la LMDE.

La plupart des jeunes ne connaissent pas dans leur entourage de gens morts du Sida, alors ils prennent de la distance. Les IST demeurent un sujet tabou, qui touche à l’intime et qu’ils n’osent pas forcément aborder entre eux : « Avec toute l’information que l’on reçoit, on se sent bête lorsque l’on a un problème. Les médecins nous disent qu’on aurait dû faire attention, qu’on aurait dû le savoir », admet Lucile*, une jeune Parisienne de 20 ans, infectée en 2013 par la chlamydiae.

Une étape du processus adolescent

Une forte alcoolisation et l’usage de stupéfiants de plus en plus jeune, voilà ce qui inquiète Elisabeth Blin, orthogéniste. « La biture tous les week-ends entraîne une diminution de la vigilance et donc des rapports non protégés. » Ce phénomène, la prévention ne le prend pas en considération.

Aujourd’hui un jeune sur trois ne se protège pas lors de ses rapports sexuels (Smerep-2014). Pour Katia Dubois, gynécologue à la médecine préventive universitaire, il faut aussi dire que ces comportements ne datent pas d’hier. « Cela fait partie du processus adolescent que de prendre des risques », affirme-t-elle.

« Comprendre la sexualité, cela se fait sur le long terme, complète Charlotte Axhras-Pancaldi, animatrice à l’Adres. Il nous a fallu des années pour apprendre à bien écrire et à parler, pourquoi ne faudrait-il que quelques séances de prévention pour apprendre à bien prendre soin de soi ? »

(*) Les prénoms ont été changés.

Pour aller plus loin

La circulaire du 17 février 2003 sur la sexualité à l’école

L’enquête LMDE sur les connaissances et les comportements des jeunes en 2013

 

« Je ne veux plus que cela reste tabou »

Jean-Wilson Martial, 30 ans, est séropositif. Après avoir longtemps refusé la trithérapie et être passé près de la mort, il a décidé de s’accrocher et de se soigner. Il entreprend aussi de raconter son quotidien avec le Sida pour sensibiliser et prouver que l’on peut vivre avec.

S’il parle de son histoire, c’est pour que cela n’arrive plus. Son témoignage, il le voit comme sa manière à lui de faire de la prévention. Jean-Wilson Martial est âgé de 25 ans lorsqu’il apprend qu’il est porteur du Sida. La nouvelle tombe « comme un coup de massue ».

Ce Réunionnais s’est installé à Lyon pour étudier l’anglais et les sciences politiques. Il souhaitait aussi fuir l’homophobie ambiante de son île. Le jour « où tout s’est écroulé », il venait pour se faire dépister. Un simple contrôle de routine pour ne plus avoir à mettre de préservatif avec son nouveau compagnon.

S’étant toujours protégé, il n’avait, a priori, aucune raison de s’inquiéter. Pourtant, quand il a vu le médecin faire les cent pas, il a su que « quelque chose n’allait pas ». Lorsqu’on lui a annoncé qu’il est porteur du Sida, il a pensé à se jeter dans le Rhône. Il ne voulait pas vivre avec cette maladie.

Jean-Wilson Martial lutte pour une meilleure information sur les maladies sexuellement transmissibles. Photo : Julie Roeser

A l’époque de sa contamination, il connaissait le Sida et s’en protégeait. Mais il ne savait pas qu’il peut aussi se transmettre par voie orale. C’est ainsi qu’il a été contaminé, par un ancien partenaire séropositif. Aujourd’hui encore, seulement 4 % de la population utilisent un préservatif pendant une fellation.

Après le choc de l’annonce, il a fallu en parler à ses proches. Lorsque Jean-Wilson a posé les résultats sur la table, son compagnon s’est levé, l’a pris dans ses bras, avant de lui dire : « Si l’on se quitte un jour, ce ne sera pas à cause de cela. » Avec sa famille à la Réunion, la situation a été plus compliquée. « Ils n’acceptaient déjà pas mon homosexualité, alors le Sida… »

« Une dernière pulsion de vie »

Les trois premiers mois, Jean-Wilson Martial a essayé de se soigner. Mais les nombreux cachets lui rappelaient constamment la maladie. « J’assimilais cela à la mort, c’était trop difficile psychologiquement. » Si bien qu’il décida d’arrêter le traitement. « Cela a été la pire période de ma vie. Il fallait faire attention à tout. C’était très dur pour mes proches. J’ai dû organiser mes obsèques. Je ne souhaite pas ça à mon pire ennemi », explique-t-il la voix tremblante.

Plutôt que de se replier sur lui-même, il témoigne dans les médias comme Le Progrès, France 3 ou Le Nouvel Observateur. Il raconte son quotidien sans détour. La fatigue, les nausées, les vomissements, les maux de tête, son lourd traitement, ses peurs. Il n’omet rien pour toucher un public le plus large possible.

En janvier 2014, les médecins lui annoncent qu’il ne lui reste plus que quelques semaines. Au bout quinze jours, ce gaillard de plus de 1,80  mètres a alors « une dernière pulsion de vie ». Il passe près de cinq mois à l’hôpital. « J’ai vu à quel point mes proches étaient malheureux de me voir partir. » Il prend conscience de la gravité de sa situation. Avec le soutien de ses médecins et ses amis, il décide de reprendre un traitement, de recommencer à se soigner.

« Il faut parler du Sida encore plus »

S’il est aujourd’hui hospitalisé en psychiatrie, Jean-Wilson Martial assure aller beaucoup mieux. « Je suis en pleine forme », répète-t-il plusieurs fois. Il commence à accepter la maladie, mais après des années aussi éprouvantes, il a besoin de « soigner son moral ». Les résultats sont encourageants : sa charge virale est désormais indétectable, le virus a presque disparu.

Le jeune homme se voit désormais des perspectives d’avenir. Il a maintenant un appartement à lui, aimerait s’investir en politique et écrire un livre. « Je veux raconter mon histoire pour qu’elle ne se reproduise pas. Je ne veux plus que cela reste tabou. On dit qu’il faut faire attention, qu’il faut se protéger mais on n’explique pas la maladie. Il faut en parler plus, sensibiliser dans les collèges et les lycées. » Et de conclure : « On ne gagnera jamais contre la maladie mais je veux être un exemple pour montrer qu’on peut vivre avec. »

Parlons peu, parlons sexe

Discuter avec les adolescents de leur sexualité et des risques qui y sont liés n’est pas chose aisée. Les associations de prévention, comme le Planning familial, choisissent donc d’aborder la question des IST en petits groupes.

« À la fin de la séance, je vous donnerai des préservatifs », lance Marielle Thomine, psychologue au Planning familial. « Moi j’en ai un dans mon sac. J’en ai même plein chez moi. Je pourrais en passer à tout le monde », s’exclame Leïla*. Ses copines pouffent. La jeune fille, plutôt contente du succès de sa saillie, s’affale sur sa chaise du même vert pomme que les murs et pose ses pieds sur le siège à côté.

L’animatrice du Planning familial utilise des mots simples pour parler aux jeunes. Photo : Clément Laré.

Les quatorze jeunes, tous entre 14 et 17 ans, papotent et chahutent. La psychologue attend le calme pour débuter son intervention à la Maison familiale rurale d’Azay-le-Rideau (37). L’ambiance n’a rien de studieuse alors que le sujet du jour est des plus sérieux. Si le Planning familial se déplace, c’est pour aborder la question du VIH et de la contraception.

Sur le petit tableau blanc, Marielle Thomine inscrit au feutre rouge les acronymes VIH et Sida. Reste à deviner les mystérieux mots qui se cachent derrière chaque lettre. Pendant ce temps, Leïla décide de s’allonger par terre, prétextant que les chaises de couleur criarde ne sont assez pas confortables. Les acronymes déchiffrés, la psychologue commence à expliquer la maladie. Petit à petit, les chuchotements s’arrêtent et les yeux des adolescents se fixent sur le tableau.

Simplifier la maladie

Les jeunes participent à leur deuxième séance de prévention avec le Planning familial. La première s’est déroulée quelques semaines plus tôt. Dans la même salle. Avec le même groupe. Elle a servi à poser les bases : « On aborde le thème des sexualités afin de remettre les choses dans l’ordre, explique Marielle Thomine. Vendredi, il y aura une permanence où chacun pourra, à tour de rôle, venir poser des questions personnelles. Aujourd’hui, on est là pour, de manière plus globale, aborder le préservatif, la contraception et la question des IST à travers l’exemple du VIH. »

L’intervenante dessine un globule blanc. Le système immunitaire, le VIH et les maladies opportunes deviennent les acteurs d’une guerre. Les uns attaquent, les autres s’infiltrent « comme des espions ». Un schéma simplifié ­qui facilite la compréhension. Si le discours est simple, les mots, eux, sont précis.

Alors que les parti­cipants sont appelés à lister les différentes muqueuses du corps humain, l’un d’eux laisse échapper le mot de « minouche ». Marielle Thomine reprend de suite : « On avait vu la dernière fois que l’on parlait de vagin. » Et de couper court à la litanie des petits surnoms. Les choses sont abordées sans détour. « Le cunnilingus, c’est lorsque l’on lèche l’organe sexuel de la femme », explique-t-elle plus tard, le plus naturellement du monde. « Et la cuniculture, c’est l’élevage des lapins », s’exclame l’une des élèves. Tout le monde rit.

Au fil de la séance, le dialogue s’installe et les questions fusent. Elles commencent souvent par un « J’ai entendu dire que… », « Y’a une amie qui… », « Ce n’est pas mon cas mais… » On décèle une certaine gêne derrière l’assurance affichée de ces adolescents. Certaines filles, cependant, restent en retrait. Assises dans un coin, les bras croisés, elles n’osent pas s’exprimer, peut-être par peur d’être jugées.

Et les capotes ?

La séance continue et Marielle Thomine dégaine un pénis factice. Elle commence alors à montrer comment enfiler un préservatif. Quand arrive le tour du préservatif féminin, les questions redoublent. Les adolescents exposent leurs connaissances mais aussi leurs interrogations.

La « boîte à outil » du Planning familial. Photo : Julie Roeser

Ils sont nombreux à avoir des idées préconçues sur le sujet. Camille *, raconte qu’on lui a dit qu’il fallait le mettre au moins une heure avant. Une idée fausse qu’il faut réfuter.

Puis, la psychologue s’assoit par terre, au milieu des jeunes, et pose devant elle une boîte à outils en plastique noir et jaune. « On dirait un truc de playmobil. » Elle en sort tous les moyens de contraception, des plus connus, comme la pillule, aux plus confidentiels, comme le patch hormonal. Un à un, elle va les présenter et expliquer leur fonctionnement. « L’implant ? Jamais ! T’as vu la taille de la piqûre. » « Mais c’est chaud d’avoir ça dans le vagin. » Plus les contraceptifs défilent, plus l’attention se relâche. Chacun y va de son commentaire, le brouhaha reprend. Leïla lance un « Il est quelle heure ? »

Il est difficile de garder l’attention des jeunes plus de deux heures. Marielle Thomine met fin à l’intervention. Les adolescents prennent leurs sacs et sortent rapidement. Avant de revenir : « Madame, vous n’aviez pas dit que vous nous donneriez des capotes ? »