Du 24 au 27 juin dernier, la ville d’Essaouira au Maroc a bougé au son des instruments gnaouis. Des festivaliers venus du monde entier ont ainsi découvert la musique traditionnelle de ceux qui sont les descendants des esclaves d’Afrique noire.
De notre envoyée spéciale au Maroc, Clémentine Hillairet
Pendant ce temps, dans les rues de la médina, les commerçants marchandent avec les « gazelles » et les « gazeaux » venus d’Europe. Les négociations sont de courtes durées et souvent à la faveur des vendeurs. Le long des remparts, des jeunes musiciens marocains attirent les curieux.
Balade au cœur du festival underground
A deux pas du vieux quartier se trouve le port d’Essaouira. Des barques bleues serrées les unes contre les autres couvrent entièrement les eaux. Pendant que les Gnaouas assurent le spectacle dans l’enceinte des remparts, les pêcheurs ramandent leurs filets, accordant peu d’importance aux regards curieux des quelques touristes. Le festival, les pêcheurs semblent s’en moquer. L’essentiel est le nombre de poissons vendus aux restaurateurs du coin. Les seuls vacanciers qui les intéressent sont ceux qui errent le long des remparts à la recherche de haschich.
Musiques sacrées du monde
Tard dans la nuit, les concerts se succèdent. Mais à ceux de musiques traditionnelles, se mêlent ceux de jazz ou de reggae comme celui du chanteur allemand Patrice. Au grand dam de Driss, chauffeur de taxi et adepte de musique gnaouie. Pour lui, le festival d’Essaouira a perdu son charme lorsque le jazz a fait son apparition dans la programmation. « La vraie musique traditionnelle se joue dans l’intimité. On écoute les maâlems en famille, au cours de cérémonies. Cette musique-là guérit et repousse les esprits maléfiques. » Pour se justifier, les organisateurs expliquent que les Gnaouas ont influencé toutes les musiques du monde, comme le reggae, le jazz ou plus récemment la fusion.
La ville reste cependant le haut lieu des musiques sacrées au Maroc. Les touristes européens y affluent, chaque année plus nombreux, pour les découvrir. Ces quatre jour-là, Essaouira voit ainsi sa population passer de 70 000 habitants à plusieurs centaines de milliers en trois jours.
Pour avoir un aperçu du festival gnaoua, musiques du monde. Et puis le reportage de Media1sat
Comment s’y rendre ?
Avec Royal Air Maroc, vous arrivez directement à Essaouira pour 300 € en moyenne. Pour les petits budgets, un vol Paris-Casablanca avec Easy-jet par exemple, ou Jet4you vous coûtera environ 200 € (vols A-R) en période creuse. Comptez cependant dans les 500 € pendant la période du festival. Vous pouvez ensuite louer une voiture sur place, environ 28 € la journée, kilomètrage illimité.
Essaouira est située à environ 450 kilomètres de Casablanca, mais ne vous y trompez pas, il faut bien compter sept heures, en prenant son temps, pour s’y rendre. Mais ça vaut le voyage. En longeant la côte, les paysages sont magnifiques.
Depuis Marrakech c’est plus court, 200 km pour trois heures de route, et les vols depuis la France moins chers. Vous traverserez des paysages désertiques mais tout aussi charmants.