Louis de Bourbon, descendant des rois de France et d’Espagne, prétendant au trône de France.
Nous n’avons pu rencontrer Louis de Bourbon, mais ses trois principaux soutiens ont accepté de nous dresser son portrait, entre tradition et modernité. À 41 ans, Louis de Bourbon est un inconnu pour la plupart des Français. Pourtant, si le règne des Capétiens s’était poursuivi, il serait aujourd’hui Louis XX, roi de France. Ses proches louent ses valeurs et caressent l’espoir de le voir un jour monter sur le trône.
Par Théo Sorroche
C’est un présentateur de télévision sud-américain ? » Quand on présente la photo de Louis de Bourbon, comte d’Artois, descendant en ligne directe de Louis XIV, aux passants devant le palais du Louvre, les réponses partent dans tous les sens. Et pour cause, son visage n’est connu que des initiés ou des lecteurs assidus du Figaro Magazine dont il a fait la couverture en juillet dernier. Trois hommes travaillent dans l’ombre pour tenter de le mettre en lumière : son secrétaire particulier, Philippe Montillet, le secrétaire général de l’Institut de la maison Bourbon, Laurent de La Rosière, et son parent, le prince de Bauffremont. Trois hommes qui lui tressent des lauriers. « Quand on le voit, on a cette impression de majesté, il a une autorité naturelle. En même temps il est très ouvert », l’encense Laurent de la Rosière. Et Philippe Montillet d’ajouter : « Il réenchante le monde à son passage. » Il ne lui manque plus que de guérir les écrouelles…
Louis Alphonse de Bourbon est né à Madrid le 25 avril 1974, « le même jour que saint Louis, précise Philippe Montillet. C’est une filiation très importante chez les Bourbons ». Enfant, le Prince est rapidement mis en avant dans les médias. Philippe Montillet se souvient du prince enfant « dans sa piscine alors que les photographes l’entouraient déjà ». Arrière-petit-fils d’Alphonse XIII d’Espagne par son père et de Franco par sa mère, il est cousin du roi d’Espagne, Felipe VI, dont « il n’est pas aussi proche que son père l’était de Juan Carlos ».
Travail, famille, tradition
À 15 ans, son père Alphonse décède. Il devient alors le prétendant à la couronne. « C’était compliqué car, en politique, il est rare qu’un enfant de son âge soit impliqué », se remémore Philippe Montillet. À 18 ans, premier moment fort, l’héritier préside le centenaire de la mort de Louis XVI devant une basilique Saint-Denis « noire de monde où des milliers de Français l’acclamaient », sourit son secrétaire particulier. Depuis, le prince a obtenu un master en finances, une réussite estudiantine qui est « la preuve de sa modernité là où beaucoup de gens de sa catégorie se reposent sur ce qu’ils ont déjà ». Aujourd’hui, il est vice-président international de Banco Occidental de Descuento, la sixième banque du Venezuela. « Son travail compte pour lui, il ne veut pas être coupé du monde. »
Très attentif à l’image de sa famille, il n’hésite pas à poser avec ses jumeaux de 5 ans, sa fille de 8 ans et son épouse. Lui-même a connu une vie familiale tumultueuse. Il a été « très affecté par la mort de son frère aîné dans un accident de voiture ». Il n’avait pas encore 10 ans. Ses proches préfèrent éluder le divorce de ses parents deux ans auparavant et les frasques de sa mère, Carmen Martínez-Bordiú qui ont fait les choux gras de la presse madrilène dans les années quatre-vingt. « Louis préfère suivre l’exemple de son père, dans la lignée des Bourbons », précise le prince de Bauffremont.
Dans la lignée de ce père aux idées catholiques très conservatrices, Louis de Bourbon a tenu à faire entendre sa voix sur le mariage gay. Pour le dénoncer, comme il se doit : « Nos hommes politiques ne peuvent prendre la responsabilité de redéfinir les lois immémoriales de la nature humaine. » Philippe Montillet ne peut qu’applaudir : « Il faut lutter contre ces lois contre-nature. » Un prince moderne, donc, mais pas trop.
L’image du « roi au dessus des partis » est soulignée par Laurent de La Rozière : « Les maires de tout bord l’accueillent très bien dans leurs villes. » L’attraction des Français pour les têtes couronnées, même sans couronne, est connue. Malgré tout, le prince « ne prétend à rien, il est simplement prêt à répondre si on l’appelle à l’aide », certifie le prince de Beauffremont. Si Louis de Bourbon vit encore en Espagne, il se rend souvent en France, pour commémorer l’histoire de ses ancêtres. Philippe Montillet l’assure : « Le passé est le marche pied du prince pour pouvoir agir et parler. » C’est aussi ce qui garnit les musées.