Croix-Rouge roumaine

Une aide tout azimut

Un bénévoles de la Croix-Rouge roumaine accueille une famille ukrainienne à la frontière. Photo : Filip Scarlat/Croix-Rouge de Roumanie

Dès les premiers jours, la Croix-Rouge de Roumanie a été un des acteurs majeurs de l’aide médicale et sociale aux réfugiés ukrainiens en Roumanie. Elle a développé de nombreuses actions dans tout le pays.

Par Aya El Amri

La Roumanie fait partie des pays qui se sont retrouvés à organiser un accueil d’urgence du fait de sa proximité avec l’Ukraine et la Croix-Rouge est rapidement intervenue », explique Andreea Furtuna, directrice des programmes à la Croix-Rouge roumaine. Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, l’association humanitaire est présente à la frontière et dans plusieurs villes du pays pour apporter son aide aux réfugiés. 

Parmi les 5 millions d’Ukrainiens qui ont traversé la frontière roumaine, 82 598 vivent dans le pays en novembre 2023. 

La première année, la Croix-Rouge a aidé et soutenu 575 538 personnes en leur fournissant nourriture, produits d’hygiène, soins de santé et soutien psychologique pour les adultes et les enfants : « La guerre a un effet dévastateur sur la santé mentale et émotionnelle des réfugiés que nous avons rencontrés. Avec nos services nous leur permettons d’accéder à des séances de thérapie individuelle ou de groupe », souligne Raluca Buzea, responsable des programmes de santé de la Croix-Rouge de Roumanie.

Le grand défi de la santé

Suite à l’arrivée des réfugiés ukrainiens, six centres de soins de santé ont été mis en place dans les quatre coins du pays.  Ils offrent un accès gratuit aux soins médicaux dispensés par des médecins spécialistes de différentes branches médicales comme la pédiatrie, l’endocrinologie, la cardiologie ou encore la gynécologie pour les femmes. Selon Raluca Buzea, environ un millier de personnes viennent chaque mois dans ces six centres. Cependant, l’accès aux services de santé reste un grand défi pour les réfugiés, notamment en raison de la barrière de la langue.

Les Ukrainiens ont constamment besoin de produits hygiéniques et sanitaires ainsi que de vêtements. Pour les aider trois concept stores ont ouverts. Dans ces magasins, la Croix-Rouge leur fournit ce dont ils ont besoin une fois tous les dix ou trente jours.

La Croix-Rouge roumaine a également ouvert des centres dits multiculturels. Ce sont des lieux sûrs pour les enfants, où ceux-ci participent à diverses activités qui peuvent les « aider à se développer socialement et émotionnellement. » Le centre multiculturel assure l’interaction des besoins de la communauté et offre un soutien culturel et linguistique comme des cours de roumain et d’anglais. 

La Caravane de santé sur la route. Photo : Filip Scarlat/Croix-Rouge de Roumanie

Autre projet d’importance, la Caravane de la santé. C’est une clinique médicale mobile gratuite qui est accessible du lundi au vendredi et parcourt 14 comtés roumains : Botoșani, Brașov, Cluj, Constanța, Călărași, Galați, Iași, Maramureș, Satu Mare, Sibiu, Suceava, Sălaj, Tulcea, Vaslui.

Son principal partenaire et bailleur de fonds est la Croix-Rouge française. « Le but est d’apporter des soins de santé directement aux communautés qui en ont le plus besoin », explique Raluca Bezua. Sont proposés des tests médicaux, de la médecine générale, de la pédiatrie, de la gynécologie, de l’optométrie médicale et de la dentisterie pédiatrique.

D’après la Croix-Rouge roumaine, après un an d’activité, la Caravane de santé a enregistré 16 949 consultations médicales.

Afin d’aider les réfugiés ukrainiens qui se trouvent en Roumanie, la Croix-Rouge a également mis en place un centre d’appel.

Veste rouge, casque téléphonique sur la tête, les six femmes qui l’animent sont toutes Ukrainiennes. Parmi elles, Nataliia Dulina, Nataliia Volkova et sa fille Anna Volkova. Elles-mêmes avaient fui la guerre. Elles ont donc décidé de prêter main forte à « leur peuple » en s’engageant comme opératrices à la Croix-Rouge et ont été embauchées en avril 2022. Du lundi au vendredi, elles répondent aux appels téléphoniques. Elles sont également actives sur les réseaux sociaux tels que Whatsapp, Viber ou encore Telegram. Elles opèrent en quatre langues : l’ukrainien, le russe, le roumain et l’anglais.

« Nous avons ouvert au départ pour les informations. Mais nos opératrices fournissent également des premiers soins psychologiques. Elles ont été formées pour », indique la responsable des programmes sociaux de la Croix-Rouge. Le service d’appel accessible partout en Roumanie est gratuit, anonyme et confidentiel. Il permet à tous Roumains et réfugiés ukrainiens de n’importe quel âge qui ressentent le besoin d’être écoutés, de s’exprimer en toute liberté, d’échanger sur leurs difficultés afin d’être orientés vers des dispositifs de proximité.

« Le Call Center n’est pas un dispositif médical. Cependant les opératrices peuvent inviter leurs personnes à s’orienter vers des professionnels de santé si elles en éprouvent le besoin », explique Raluca Beluza, responsable des programmes de santé de la Croix-Rouge.