Caroline Bartal, jeune maman et blogueuse tourangelle, un peu hyperactive par nécessité, est en train de percer dans le monde des auteurs-illustrateurs.
Par Cécilie Cordier
Photo Caroline Bartal
Illustration Caroline Bartal
Ses armes, Caroline Bartal les a fabriquées seule. Petite, elle dessinait « de manière naturelle, comme tous les enfants ». Le déclic est venu de l’album Tintin au Tibet, reçu pour ses 8 ans. Quelques années plus tard, son bac A3 arts plastiques en poche, elle n’a suivi que la première des quatre années de cours de l’école Brassart. Puis elle a elle-même tracé chemin. Elle vit de sa passion depuis cinq ans et son travail sur les trois tomes de La Danseuse du temps *.
Celle qui tente de se faire une place dans le monde de l’illustration travaille à la fois sur commande et en démarchant des éditeurs. Dans le premier cas, « la créativité est plus ou moins mise de côté », selon le cahier des charges à respecter. Dans l’autre cas, la difficulté s’avère différente. « Écrire l’histoire, s’imprégner de l’ambiance, la recherche des personnages, la réalisation des planches, cela demande du temps. Quand c’est refusé, cela peut être extrêmement décourageant. »
Un blog-vitrine et deux books sur Internet
Si elle ne suit pas une héroïne en particulier dans ses productions, nombre des personnages de Caroline Bartal sont des femmes aux traits fins, rappelant presque les mangas. Dans son travail, l’autrice aborde les étapes de la vie des jeunes filles et des femmes que nous croisons tous les jours : J’ai 10 ans aux vingt-quatre heures de la BD 2008 ; des excès pour l’opération Illustration friday et beaucoup d’illustrations en rapport avec la maternité.
Avant de voir naître des personnages et leur univers, une vingtaine d’heures à plusieurs jours de recherches sont nécessaires. Tout est alors bon pour nourrir l’imagination de leur créatrice, qui couche sur papier d’innombrables croquis. Et en cas de panne de crayon, elle « ouvre des livres et une image, des photos peuvent apporter des réponses ».
Faire face à la concurrence n’est pas de tout repos. Cela passe notamment par une présence sur Internet, qui demande quelques heures d’investissement, chaque semaine. Caroline Bartal possède plusieurs comptes (Flickr, Ultra-book, Instagram et Facebook) et une page de vente, autant de vitrines de son travail qui lui servent aussi à partager quelques instants de vie quotidienne, depuis 2001.
Les journées de cette illustratrice commencent à 7 heures et se terminent vers minuit. Jeune maman d’une petite Juliette de 5 mois, elle a choisi d’abandonner son atelier pour travailler à domicile, dans sa chambre, pendant que son conjoint donne des cours de guitare, pas loin dans la maison. Organisation, rigueur… peu de temps pour « rêvasser. Seulement en donnant le biberon, confie-t-elle. Juliette est une petite fille super qui me laisse du temps. Mais j’envisage, dans quelques mois, de la faire garder en halte-garderie, de temps en temps. Puis en crèche si je trouve une place l’année prochaine. »
Et cela pourrait bien être nécessaire. Une réponse qu’elle attendait depuis quelque temps vient d’arriver : Caroline Bartal se lance dans un projet de BD, aux éditions Glénat. L’autrice tourangelle s’installe doucement, mais sûrement, dans le monde des illustrateurs. C. C.
(*) Le Jardin secret (2005), La Chamane (2006), Duel (2007), éditions Dargaud.
Illustration : Freepik