Aux oubliettes toiles et chevalets. Chop, artiste-peintre, réalise des fresques sur l’intérieur et l’extérieur de sa maison. C’est à Venas, dans l’Allier, qu’il cultive depuis près de quarante ans son goût pour l’excentrique.
Par Aurore GAYOD. Photos : Chop
Dix années de travail auront été nécessaires pour achever son œuvre. Car Chop a également orné son intérieur. Fidèle au thème du temps qu’il affectionne, le peintre a organisé son logement en fonction des saisons. « J’ai quatre pièces qui représentent le printemps, l’été, l’automne et l’hiver et j’en change dès que l’on passe à une nouvelle période. » Son lit suit également cette thématique et troque ses couleurs et sa parure au fil du temps.
En plus de ses peintures, Chop réalise des photographies. « Elles permettent de prendre le temps dans ses effets au fil des saisons. » Il installe ses décorations en pleine campagne et laisse la nature faire son œuvre. En hiver, le givre et la neige, en automne les feuilles recouvrent ses décors.
Entre 2 500 et 5 000 personnes viennent, chaque année, découvrir ses œuvres lors de visites qu’il organise. Le premier dimanche de chaque saison, il accueille ses hôtes du jour en vêtements du XVIIe ou XVIIIe siècle. Les visiteurs pourraient bientôt découvrir une seconde maison que l’artiste est en train de restaurer. « Je ne vous dévoile pas mon projet, mais il faut que ce soit un triomphe de l’imaginaire. » S’entourer de mystère, c’est aussi une des ses particularités.
La Maison Couleur du temps, hameau du Petit-Clémagnet, 03190 Venas, Tél : 04 70 06 84 83. Visites gratuites. Toute l’année, les dimanches et jours fériés de 15 heures à 19 heures. Du 01/07 au 31/08 de 15 heures à 19 heures tous les jours sauf le mardi.
La vente de la collection YSL/Bergé fait carton plein
Exposée du 20 au 25 février à Paris, la collection particulière d’œuvres d’art qui nichait dans les appartements d’Yves Saint Laurent et Pierre Bergé a attiré une foule déterminée et déchainé les acheteurs venus acquérir les objets à prix d’or.
On la surnommait « la vente du siècle » et cela bien avant l’ouverture des portes du Grand-Palais. Du samedi au lundi matin, ils étaient plus de trente mille à faire la queue devant le monument parisien pour avoir le droit d’admirer les luxueux bibelots, tableaux, sculptures et meubles anciens que le grand couturier et l’entrepreneur avaient soigneusement conservés durant cinquante ans. « C’est une histoire intime », dit Pierre Bergé. Une histoire intime entre deux hommes et l’art. Une histoire intime entre l’influence de l’art et la création.
C’est bien ce qui a poussé les visiteurs à braver le froid et l’attente. Pendant trois ou quatre heures parfois. Comme cette dame en fond de file, assise, samedi soir, sur son siège pliable et serrant son thermos rempli de café chaud. En costume tailleur, elle rappelle la mode révolutionnaire que lançait YSL en 1966. A l’organisation qui lui informe du temps d’attente, elle répond : « Vous savez, du moment qu’on ne me ferme pas les portes au nez, je suis prête à attendre. Je sais que je ne reverrai pas une telle collection de sitôt ». Patience donc. L’exposition était à la hauteur des espérances.
A l’intérieur, sous l’immense verrière du Grand-Palais, les gens se bousculaient presque. Ça bouchonnaient à l’entrée des salles. Du « magnifique » au « bof », les réactions fusaient et les objets ne laissaient personne indifférent. Toutes les créations d’illustres artistes que le plus célèbre couple homosexuel français a pu amonceler était là, à la portée des yeux : Mondrian, Picasso, Manet, Gauguin, Cézanne, Fernand Léger, Brancusi, Eileen Gray… ou encore Matisse, dont Les coucous, tapis bleu et rose se sont vendus à 35 millions d’euros. Le record de la vente.
Avec un total de recettes s’élevant à 374 millions d’euros, Christie’s a réalisé la vente aux enchères la plus lucrative jamais organisée. La vente du siècle ? Dans l’esprit des gens, sûrement. Mais ce siècle ne vient-il pas de commencer ? Et tout l’argent ira à la lutte contre le SIDA, comme l’a au préalable choisi Bergé.
Seul regret : la passion n’était pas totalement au rendez-vous. Un tel événement aurait mérité mieux que des applaudissements glacés accompagnant le dernier coup de marteau du commissaire-priseur. On aurait préféré que les riches investisseurs venus des quatre coins du monde prennent plus à cœur la citation empruntée à Edmond de Goncourt affichée en entrée : « Ma volonté est que mes dessins,mes estampes, mes bibelots, mes livres enfin les choses d’art qui ont fait le bonheur de ma vie, n’aient pas la froide tombe d’un musée et le regard béte du passant indifférent. Je demande qu’elles soient toutes éparpillées sous les coups de marteaux du commissaire priseur et que la jouissance que m’a procurée l’acquisition de chacune d’elles, soit redonnée, pour chacune d’elles, à un héritier de mes gouts. » Jonas CUENIN
Ailleurs sur le Web:
La biographie d’Yves Saint Laurent
Le site de la fondation YSL-PB
Les résultats complets de la vente