Comme toutes les villes, Tours recèle des trésors méconnus. Du musée des vignerons (Touraine oblige) à Fritz l’éléphant, les étudiants d’Année spéciale ont été de découverte en découverte.

Par Myriam Goulette, Makiko MOREL, Nicolas LOISEL

« Buvons à temps, quand on est mort c’est pour longtemps » (chanson XVIIIe siècle)

Une visite au musée des vins de Touraine… qui nous mène droit chez un producteur, à Vouvray, pour une petite dégustation. A lire et à écouter.

C’est un musée (1) à l’ancienne : ici, pas d’audioguide ni de vidéo à chaque recoin. Les outils du vigneron au début du siècle – le buttet, la serpe, le greffoir -, l’origine du vin, l’histoire des cépages de Touraine, les habits des confréries vineuses… : tout ceci vous attend, sagement installé derrière les vitrines, au musée des vins de Touraine, rue Nationale à Tours.

Modernité oblige, le musée, inauguré en 1975, est en sursis et risque de fermer bientôt, car peu rentable et inaccessible aux personnes à mobilité réduite. Il est installé dans les celliers de l’abbaye Saint Julien. Le visiteur  descend dans la grande salle voûtée par un escalier un peu raide. L’histoire du lieu est intimement liée au vin : l’abbaye fut bâtie au VIe siècle sur l’emplacement d’un vignoble urbain réputé : le clos Saint-Aubin. La légende veut que ces celliers furent témoins d’un miracle de multiplication du vin, comme aux noces de Cana dans la Bible.

L’abbaye participa à la propagation du vignoble, comme de nombreux monastères à l’époque, à partir de saint Martin. Le christianisme a largement diffusé la culture de la vigne, dont il avait besoin pour l’eucharistie et l’hospitalité.
La légende raconte encore que saint Martin a planté à Marmoutier, tout près de Tours, un cep miraculeux. Il avait aussi un âne qui, broutant la vigne, aurait permis de découvrir la taille, car ce cep, raccourci par la bête, porta de bien plus beaux raisins que ses voisins.

L’abbaye de Marmoutier est aujourd’hui encore productrice de vins sur 7 hectares. C’est le domaine Vigneau-Chevrault (2) qui l’exploite. Voilà une occasion parfaite d’aller goûter du vouvray et pas n’importe lequel : du biodynamique. M. G.

(1) Musée des vins de Touraine
16, rue Nationale, 37000 Tours
Tél. : 02 47 21 62 20
Ouvert tours les jours sauf le mardi, toute l’année, de 9h à12h et de 14h à 18h.

(2) Domaine Vigneau-Chevrault
Vallée de Vaux, 4 rue clos Baglin, 37210 Chancay
Tél. : 02 47 52 93 22
Prendre RV pour une dégustation

Musées gratuits pour les moins de 25 ans

A partir du 4 avril 2009, si vous avez moins de 25 ans ou si vous êtes professeur, vous pourrez visiter tous les musées et monuments nationaux gratuitement. Le gouvernement l’avait annoncé en janvier. Reste à savoir si, grâce à cette mesure, la culture attirera de nouveaux visiteurs.

 

Virée artistique au musée des Beaux-arts de Tours

Classée « Ville d’Art et d’Histoire », Tours sait ravir le cœur des amateurs de culture. La preuve en image avec cette visite au musée des Beaux-Arts, spécialement consacrée aux artistes tourangeaux.

 

Musée des Beaux-Arts de Tours : 18, place François-Sicard, 37000 Tours. France. [email protected]

Fritz, éléphant tourangeau

Au détour d’une ballade dans le vieux centre-ville de Tours, après un crochet par la cathédrale Saint-Gatien, on peut tomber sur l’entrée du musée des Beaux-Arts. Là, un immense cèdre du Liban étend ses branches pour vous accueillir. C’est ici, caché sous un porche, qu’un des personnages les plus incongrus de la ville vous attend : Fritz.

Photo : N. L.

Derrière sa vitre, l’éléphant empaillé suscite les regards interrogateurs depuis plus d’un siècle. Fritz est arrivé la première fois à Tours en 1902. L’animal faisait, à l’époque, partie du cirque américain Barnum & Bailey, The Greatest Show On Earth (en français, le plus grand chapiteau du monde), énorme et incroyable spectacle se passant sur trois scènes simultanément. Avec ses centaines d’animaux et ses milliers d’hommes, la compagnie n’avait pas d’équivalent à l’époque.

Le 11 juin 1902, le cirque Barnum & Bailey repart de Tours par train spécial. Soixante-cinq wagons attendent les artistes et les animaux. Un convoi est organisé pour se déplacer de la place du Champ-de-Mars à la gare. La foule afflue pour admirer l’impressionnant bestiaire. Le vieil éléphant commence à devenir incontrôlable au milieu des badauds et le patron du cirque doit se résigner : Fritz est abattu.

La mort de Fritz. Photo : danrj.chez-alice.fr

Son propriétaire décide de faire cadeau du corps du pachyderme à la ville de Tours. La dépouille est envoyée à Nantes pour y être naturalisée. Près d’un an de travail sera nécessaire. Fritz reviendra par bateau à vapeur, le 4 avril 1903, pour être installé au musée de Tours. Il déménagera quelques années plus tard au musée des Beaux-Arts qui est aujourd’hui encore sa résidence.

La date de la mort de Fritz indiquée sur la plaque est fausse, c’est une erreur, il a bien disparu en 1902. Photo N.L./EPJT

Fritz était le doyen de tous les pachydermes de la ménagerie avec ses 80 ans. Il était également le plus grand, près de 3 mètres au garrot, des défenses longues de 1,50 mètre et lourdes de 50 kilos chacune, pour un poids total de 7,5 tonnes. Un véritable colosse, même pour un éléphant d’Asie. Le mammifère géant est maintenant bien calme, on peut donc aller le scruter sans craindre de se faire écrabouiller. N. L.

Musée des Beaux-Arts, place François Sicard, Tours
Ouvert de 9 h à 12 h 45 et de 14 h à 18 h (sauf le mardi)
Note : l’éléphant est visible le midi puisqu’il est dans le parc.