« Sans la réforme territoriale,
nous n’aurions pas proposé l’émission »ALPC Matin est une émission conjointe de France 3 Aquitaine, Limousin et Poitou-Charente pour promouvoir la nouvelle région. Illustration : DR
Depuis septembre 2015, les antennes de France 3 Aquitaine, France 3 Limousin et France 3 Poitou-Charentes proposent en direct aux téléspectateurs une émission inédite consacrée à la Nouvelle-Aquitaine : « ALPC Matin » (pour Aquitaine Limousin Poitou-Charentes). Christophe Zirnhelt en est le producteur artistique et un des présentateurs.
Par Alice Gendreau
Quels sont les jours et horaires de diffusion d’ALPC Matin ?
Photo C. Horbette
Christophe Zirnhelt. L’émission a lieu chaque lundi, mardi, jeudi et vendredi, à partir de 10h15. Elle dure une vingtaine de minutes. En début de semaine, c’est Marie-Luce Rigout (présentatrice à France 3 Aquitaine, NDLR) qui prépare et présente l’émission depuis Bordeaux. En fin de semaine, c’est moi qui l’anime depuis Limoges avec les chroniques de Delphine Roux (présentatrice à France 3 Limousin et Poitou-Charentes, NDLR). L’antenne de Poitiers réalise le flash info que l’on retrouve à chaque émission.
Comment l’idée de réaliser une émission sur la nouvelle grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes vous est-elle venue ?
C. Z. Je ne suis pas à l’origine du concept. Au départ, c’est une impulsion nationale. Le but était de proposer aux téléspectateurs une émission le matin dans toutes les régions. Dans un premier temps, chaque région s’est appropriée le concept et lorsqu’il y a eu la réforme territoriale, les antennes France 3 de Nouvelle-Aquitaine ont souhaité travailler ensemble pour faire du lien entre la demande du siège et cette question territoriale.
« ALPC Matin » est un travail collaboratif entre les antennes France 3 de l’Aquitaine, du Limousin et du Poitou-Charentes. Comment les émissions sont-elles préparées ?
C. Z. Celles du lundi et mardi, que présente Marie-Luce Rigout, sont relativement différentes de celles que je présente le jeudi et vendredi. Nous avons chacun nos envies. Pour réaliser les émissions, j’essaye de travailler avec un prévisionnel à deux mois et d’avoir trois semaines d’avance pour la préparation. Nous collaborons avec toutes les antennes car nous avons souvent besoin d’images ou encore d’invités qui viennent des trois anciennes régions. Les antennes France 3 de ces ex-régions continuent d’exister même dans ce nouveau contexte territorial. Cela nous a vraiment obligé à travailler tous ensemble, aussi bien au niveau éditorial qu’au niveau technique. Nous réalisons des duplex entre les différentes antennes. Toutes les infrastructures techniques sont sollicitées, ce qui n’était pas forcément le cas auparavant. Il y a une plus grande, plus forte et meilleure utilisation du réseau France 3.
La réforme territoriale est pour beaucoup dans cette nouvelle façon de travailler…
C. Z. Sans la réforme territoriale, concrètement, nous n’aurions pas proposé cette émission. C’est évident. La production de l’émission est inévitablement liée à cette réforme. Elle a impliqué un changement dans notre façon de travailler. Aujourd’hui, nous avons une réflexion éditoriale nouvelle car nous construisons les émissions en pensant à la fois Aquitaine, Limousin et Poitou-Charentes. Il faut penser aux trois ex-régions de façon permanente pour n’exclure aucun territoire ni, en conséquence, aucun téléspectateurs. Ce nouveau découpage territorial implique de réfléchir à une autre échelle et de prendre en compte de nouvelles réalités démographiques et historiques.
Que découvrent les téléspectateurs à travers l’émission ?
C. Z. Je travaille principalement sur trois axes. Le premier est le monde associatif. Je m’appuie à 95 % sur ce tissu. À chaque émission, il y a donc une association, avec parfois un invité, qui est mise en avant. Elle peut appartenir au domaine de la culture, du sport, de la solidarité, de la santé ou encore de l’accompagnement scolaire. Pour le second axe, je souhaitais que les téléspectateurs découvrent et s’approprient leur nouvel espace de vie. Pour cela, je leur propose des sorties découvertes ou des initiatives collectives présentes sur leur territoire. Mais il y a aussi à la fin de chaque émission la découverte d’un lieu, d’un patrimoine ou d’un pan historique de la nouvelle grande région. Pour le dernier axe, je tenais absolument qu’il y ait un fond positif et qu’on ne parle que de ce qui va bien. Je souhaitais que l’émission ait un regard positif, optimiste et bienveillant. Je reste également très attentif à répartir équitablement des sujets qui concernent à la fois l’Aquitaine, le Limousin et le Poitou-Charentes. Ce que nous diffusons doit concerner la nouvelle grande région toute entière. Dans chacune des émissions, on doit retrouver des thèmes qui incluent tous les téléspectateurs quel que soit leur lieu de résidence.
Comment réagissent les téléspectateurs ?
C. Z. Aujourd’hui la majorité des sujets proviennent d’eux. Ce sont eux qui nous envoient leurs propositions d’associations, d’invités, etc. À défaut de s’approprier la nouvelle grande région, ils se sont déjà approprié le programme de l’émission.
Pensez-vous qu’à long terme, l’émission pourra contribuer à construire une nouvelle identité régionale ?
C. Z. Les médias ont un rôle important pour faire comprendre les enjeux de la Nouvelle-Aquitaine. Je suis persuadé que c’est une chance d’être en face d’un territoire aussi grand, avec ses grandes disparités, pour créer du lien social. Je pense que la télévision a un rôle à jouer dans l’appropriation de ce nouveau territoire, c’est évident.
Parlant de Nouvelle-Aquitaine, pensez-vous modifier le nom de votre émission à la rentrée ?
C. Z. « ALPC Matin » reprend le nom des trois anciennes régions réunies. Nous sommes effectivement très attentifs au nom que portera la future grande région (Nouvelle-Aquitaine a été choisi par le conseil régional le 27 juin mais doit être validé par le Conseil d’Etat début octobre, NDLR). Le nom de l’émission en dépendra.
Si vous deviez résumer l’émission en trois mots…