Immersion en terres inconnues
Audrey Tamine (au fond) et Bénédicte Gateclou sont les deux nouvelles secrétaires de rédaction du service régional. Jean-Christophe Lalay est, lui, reporter. Photo Alice Gendreau
Depuis le 2 décembre dernier, des journalistes du journal Ouest-France couvrent des actualités en Haute-Normandie. Une première pour le quotidien. Augmentation des pages régionales et des effectifs, l’organisation du service régional des éditions normandes a subi quelques modifications avec la réforme territoriale.
Par Alice Gendreau
Aller couvrir l’actualité en Haute-Normandie est quelque chose de nouveau à Ouest-France. Car, historiquement, le journal n’était pas implanté sur ce territoire. Le nouveau découpage géographique a obligé le service régional de Normandie à repenser son organisation. Depuis septembre 2015, « dans toutes les éditions normandes, d’une page, nous sommes passés à deux. Dans la nouvelle édition qui s’appelle Normandie, nous proposons en plus une page, voire deux, consacrée aux actualités exclusivement de Haute-Normandie », explique Stéphanie Séjourné.
En plus des pages générales communes à toutes les éditions de Ouest-France (Monde, France, Sports, Cultures/Magazine), le numéro spécial comprend une vingtaine de pages et ne traite que de faits normands. Pour François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef de Ouest-France, le quotidien doit accompagner la fusion des deux anciennes régions. « Cela va demander du temps pour que les habitants adhèrent à ce nouveau territoire, déclare-t-il. Mais une région a toujours eu besoin d’un quotidien régional pour exister dans les mentalités. »
Pour réaliser les pages supplémentaires, l’équipe des reporters a été renforcée par une dizaine de journalistes pigistes implantés en Seine-Maritime et dans l’Eure (les deux départements de la Haute-Normandie). « Il y a eu également l’arrivée dans le service d’une chef d’édition et d’une secrétaire de rédaction (qui faisaient déjà partie de Ouest-France, NDLR). Elles s’occupent essentiellement de la relecture et de la mise en page des pages régionales sur le print et sur le Web », précise Stéphanie Séjourné. Ce sont donc six personnes qui travaillent au service régional contre trois auparavant. Sur les murs de la rédaction, la reproduction de la une d’un numéro spécial du quotidien « Demain tous
Normands ». On y voit les deux lions du blason normand qui portent un tee-shirt « J’aime ma Normandie » et qui annoncent « On taille XXL ». Ce numéro est paru le 2 juin 2015, donc bien avant la naissance effective de la nouvelle région.
Pour Jean-Christophe Lalay, reporter régional, la réunification des deux Normandies n’a rien modifié à son quotidien. « Je fais toujours le même travail, seul le terrain de jeu a changé. Je parcours plus de kilomètres c’est tout. »
Une équipe restructurée
Bénédicte Gateclou, secrétaire de rédaction, le reconnaît : « Je suis là grâce à la réforme territoriale. Le poste que j’occupe depuis septembre a été conçu dans ce contexte. » Ambiance studieuse au service des sports. Là aussi on a dû s’adapter au nouveau découpage géographique. Il faut désormais aller couvrir les événements qui ont lieu dans l’Eure et en Seine-Maritime. Là aussi des renforts ont été nommés. « Il y a maintenant quatre personnes à temps complet alors qu’il n’y en avait que deux avant la réforme », confirme Guillaume Lainé, journaliste du service.
Audrey Tamine a étudié le journalisme à l’IUT de Lannion. Cela fait maintenant six ans et demi qu’elle travaille à Ouest-France. Photo Alice Gendreau/EPJT
Une dizaine de pigistes est là aussi pour alimenter les pages sports. « Cette réforme territoriale nous a imposé plus de travail. Nous couvrons par exemple plus de nocturnes qu’avant. Mais la difficulté est aussi de gérer tout cela à distance », poursuit Guillaume Lainé.
Il est 15h30. Dans le couloir qui mène d’un service à l’autre, on s’agite. Un nouveau fait-divers vient de tomber. Au Havre, un enfant de 3 ans a été retrouvé seul dans un appartement au milieu de détritus et de cadavres d’animaux. « Quand même,
il y a plus de faits-divers bizarres en Haute-Normandie qu’en Basse-Normandie », plaisante Bénédicte Gateclou avant de préciser : « Ici, des histoires de ce type nous en avons une fois tous les dix ans. » Les appels téléphoniques reprennent. Audrey, la seconde secrétaire de rédaction, en charge de la page Haut-Normande, contacte certains pigistes pour avoir des précisions sur des articles qu’elle corrige. Comme chaque jour, tout doit être bouclé à 21h30.