Réalité virtuelle

Une nouvelle pratique journalistique

Après le jeu vidéo, la publicité et le porno, le monde du journalisme s’approprie la VR pour Virtual Reality. Une nouvelle forme de récits, plus immersifs, plus proches de leurs publics et plus empathiques se développent dans les rédactions. Mais certains semblent encore frileux face à cette grammaire novatrice. Alors, la réalité virtuelle,  nouvelle révolution dans les médias français ou simple effet de mode ?

Par Rodolphe Ryo

​’entends les pleurs de bébés. Des cris d’enfants. J’en vois certains improviser une partie de ping-pong sur une table ou s’essayer à la peinture. Je m’éloigne et j’aperçois leurs parents qui font la queue devant des guichets improvisés, en quête d’informations. Ils attendent désespérément de voir leur situation évoluer.

Bienvenue au cœur d’un camp de réfugiés installé à Berlin, en Allemagne où tous espèrent un avenir meilleur. Rabih  est arrivé ici il y a quatre mois maintenant. Ce Syrien  de 29 ans a dû abandonner sa famille pour fuir la guerre qui règne dans son pays. Il m’explique qu’il attend toujours d’obtenir ses papiers et sa carte de séjour. Et qu’il rêve de pouvoir s’installer dans un appartement dans les prochains mois avec sa femme et ses enfants, pour l’instant toujours en Syrie.

Au cœur de l'information

Dans un camp de réfugiés à Berlin avec Arte

L’histoire de Rahib fait plus que me toucher. Elle me prend aux tripes. Pourtant, je ne l’ai jamais rencontré et je ne discute pas vraiment avec lui. Je ne suis pas vraiment non plus à Berlin. Je me trouve chez moi, dans mon appartement, à Tours. Assis sur mon canapé. Je regarde un reportage en réalité virtuelle réalisé par Arte, disponible depuis début 2016 et intitulé Wasala, ce qui signifie « Arriver » en arabe. Un reportage filmé à 360° que je consulte à l’aide d’un masque de réalité virtuelle, en carton, nommé le Google Cardboard.

Réalité virtuelle, reportage à 360°, Cardboard… des termes qui vous sont peut-être inconnus ou, au contraire, familiers. Alors, avant d’aller plus loin, commençons par préciser de quoi nous sommes en train de parler. De manière très théorique, la réalité virtuelle, ou VR en version anglophone (pour Virtual Reality, vous l’aurez compris), désigne l’ensemble des dispositifs techniques qui permettent à chacun de découvrir virtuellement des univers numériques.

Très concrètement, vous êtes projeté virtuellement au cœur d’un territoire, d’un endroit, d’un paysage filmé par des caméras à 360°. La réalité virtuelle n’est pas vraiment un genre nouveau. Elle est présente maintenant depuis plusieurs années, notamment dans les industries du jeu vidéo, du divertissement et même, de la pornographie. Mais, désormais, et ce principalement depuis deux ans, le journalisme s’empare de cette technologie. De plus en plus de médias développent des projets autour de ce nouveau format de narration.

Un format qui ouvre le champ d’une nouvelle grammaire journalistique et qui mêle immersion, interactivité et personnalisation. Pour beaucoup, l’année 2016 sera d’ailleurs celle de la réalité virtuelle. Il faut dire que c’est à la fois simple d’utilisation pour le spectateur et particulièrement immersif. Vous pouvez découvrir des expériences à 360° simplement avec votre ordinateur, en utilisant la souris et les flèches de direction pour vous déplacer dans l’image. C’est également possible avec un Smartphone. Et encore plus immersif avec un casque de réalité virtuelle.

Vrai sentiment d’immersion

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Pour débuter, le Google Cardboard fera parfaitement l’affaire. Et ne videra pas votre compte en banque. Acheté une petite dizaine d’euros sur un site de vente en ligne, il m’a permis de découvrir de très nombreux reportages. Alors bien sûr le confort est loin d’être optimum, surtout si on le compare aux autres casques, bien plus élaborés mais aussi nettement plus chers, qui existent sur le marché. Pour le Cardboard, il suffit de faire un petit peu de pliage. Et, si comme moi vous n’en avez plus fait depuis l’école maternelle, pas d’inquiétudes. C’est un jeu d’enfant. Une fois votre masque en carton assemblé, insérez-y votre smartphone (de préférence un modèle assez récent) et lancez un reportage disponible sur une application de réalité virtuelle que vous avez téléchargé, comme par exemple Arte360 ou NYT VR, celle du New York Times, l’une des plus fournies et très réputée en termes de contenus.

Enfilez votre casque et vous voici en pleine immersion. Dans ce camp de réfugiés en Allemagne par exemple, ou dans une Ukraine ravagée avec The Displaced du New York Times ou au cœur d’une parade militaire nord-coréenne avec Inside North Korea réalisé par ABC News. Vous avez l’impression d’y être, tout simplement. Vous suivez les personnages des yeux et découvrez un paysage à 360°, en éprouvant un certain sentiment de présence alors que vous êtes à des milliers de kilomètres de l’action. Une immersion que l’on ressent bien sûr avec un casque mais également avec les vidéos en 360° postées sur Youtube et que l’on peut explorer d’un simple glissement de doigt.

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Premier reportage en VR publié par Vice et réalisé lors d'une manifestation à New York contre les violences policières à l'égard des Noirs. La caméra 360 degrés filme en continu. Elle suit une journaliste qui commente et interviewe les manifestants, comme dans un reportage classique.

 

Si les États-Unis ont clairement pris ce nouveau virage de la réalité virtuelle, New York Times en tête, des projets commencent également à voir le jour en France. Le premier gros coup a été signé par Le Parisien qui a diffusé sur son site, en septembre 2015, Syrie, la bataille du Nord, un reportage à 360° produit conjointement par l’agence Smart News – qui regroupe des activistes syriens qui couvrent l’actualité de leur pays – et l’agence parisienne Okio-Studio, fondée en 2014 et rapidement devenue la référence en France en matière de réalité virtuelle.

« Notre but c’est d’emmener les gens dans des endroits où ils ne peuvent pas aller »

Stanislas de Livonnière

Tourné par un journaliste syrien, le sujet est disponible sur Youtube et transporte le spectateur dans la ville dévastée de Jisr al-Choughour. Une expérience bluffante où chacun est libre de se diriger comme il le souhaite dans le paysage. « Ce type de reportage est bien plus parlant que tout ce que l’on peut faire d’autre. Plus parlant que de lire un article sur le sujet ou de voir des images de Syrie pendant trente secondes au journal télévisé », confie Stanislas de Livonnière, à l’origine du projet et en charge de la cellule Data et innovation au Parisien. « Nous avons eu de très bons retours du public, près de 450 000 vues sur Youtube pour la version anglaise du sujet. Et nous allons poursuivre dans cette voie de la réalité virtuelle, avance-t-il. Nous avons des idées éditoriales. Notre but c’est d’emmener les gens dans des endroits où ils ne peuvent pas aller. »

Au point de complètement prendre ce virage de l’actu à 360° ? « C’est ce que l’on aimerait, mais il faut aussi être réaliste. Nous voulons des sujets intéressants, réalisés rapidement, solvables, voire rentables. La réalité virtuelle, c’est pour l’instant des coûts très élevés de production. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne lancer que des projets à perte. Donc nous réfléchissons à faire du contenu sponsorisé. Un exemple concret : nous pourrions réaliser un sujet sur le Mondial de l’automobile, filmer l’intérieur des cockpits des plus belles voitures du monde et proposer à nos lecteurs de voir le résultat à 360°. Et nous, nous nous associerions à une marque pour sponsoriser ce contenu. »

Des casques (trop) chers

Il ne faut en effet pas penser que la réalité virtuelle est un chemin sans obstacles. Loin de là. Et si tous les médias français ne s’engagent pas (encore) dans cette nouvelle voie, c’est que la réalité virtuelle pose un certain nombre de problèmes. Et le premier d’entre eux est de taille : les coûts financiers impliqués par cette nouvelle technologie sont exorbitants. Aussi bien pour le producteur que pour le récepteur.

Certes, chacun peut consulter un reportage en réalité virtuelle sur son ordinateur ou sur son Smartphone, être équipé d’un casque n’est pas une nécessité. Et si l’on recherche plus d’immersion, le Google Cardboard – et son prix somme toute assez dérisoire – est une option plus qu’envisageable. Mais le degré d’immersion sera bien plus fort avec un casque de réalité virtuelle comme le Samsung Gear VR ou l’Oculus Rift. J’ai pu tester le Samsung Gear VR : j’ai visionné un reportage produit par France O au cœur de la Guyane avec la Légion étrangère. L’impression d’être plongé dans la forêt amazonienne est bien plus forte. Les bugs et les défauts de raccords sont bien moins courant qu’avec le Google Cardboard.

Le Samsung Gear VR affiche un prix assez raisonnable de 100 euros. Mais plus vous montez en gamme, plus la note s’allonge. Logique. « Sans même parler du casque, pour regarder confortablement un sujet en réalité virtuelle aujourd’hui, il faut aussi un bon téléphone. Et tout le monde ne peut pas se payer le dernier Samsung ou le dernier iPhone, précise Lydia Berroyer, responsable des nouveaux médias à France Médias Monde (France 24, RFI). Alors bien sûr, les équipements vont s’améliorer et les prix devraient également chuter. Il faut être un peu patient. »

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Le Samsung Gear n'est compatible qu'avec les modèles S6/S7 de la marque. Des téléphones hauts de gamme pour des prix hauts de gamme.

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 Très haute qualité à venir

Aux spectateurs de se montrer patients, donc, mais également aux médias eux-mêmes. Car le prix des caméras à 360° devrait également chuter dans les prochaines semaines, alors que leur qualité de rendu devrait, elle, être sacrément revue à la hausse. « D’ici la fin de l’année 2016, de nouvelles caméras vont sortir, capables de filmer en 4K, autrement dit en excellente qualité. Rien à voir avec ce qui se fait aujourd’hui. Il n’y aura plus non plus ces problèmes de stitching, l’opération qui consiste à assembler lors du montage les images filmées par la caméra. On sera sur une qualité au moins dix fois supérieure à celle que l’on a aujourd’hui  », confirme Stanislas de Livonnière.

Pour continuer à proposer des contenus en réalité virtuelle, Le Parisien a d’ailleurs noué un partenariat avec la société Giroptic, qui fabrique des caméras capables de filmer et d’exporter un reportage à 360°. Le quotidien entend proposer de plus en plus de sujets à ses internautes, consultables soit via Youtube, soit sur l’écran de leur Smartphone ou à l’aide d’un casque de réalité virtuelle. Le Parisien n’est pas le seul à s’intéresser de près à ce nouveau format en France. Paris Match s’y est essayé il y a quelques semaines, en proposant dans son édition du 28 janvier un Google Cardboard sans supplément de prix pour permettre à ses lecteurs de découvrir l’ascension du Mont Blanc en 360°.

« Personne ne peut nier que la réalité virtuelle apporte une nouvelle expérience au spectateur (…) On partage plus d’émotions avec le spectateur. C’est jouissif. »

Vincent Nguyen, France 5

Du côté de France Télévisions, des projets sont également en cours de réflexion. « On s’y intéresse complètement parce qu’on ne voit pas la réalité virtuelle comme un simple effet de mode. C’est vraiment quelque chose qui va devenir très important », affirme Barbara Chazelle, responsable Stratégie et Prospective du groupe public. « On a mis à disposition de nos journalistes des caméras à 360° pour qu’ils apprennent à les manier et à bien les utiliser. Ils sont en train d’être formés. Et cette année, on a prévu de proposer à nos téléspectateurs un live à 360° sur Roland-Garros. Vous pourrez découvrir certains matchs avec l’impression d’être sur le court. »

Donner au spectateur l’impression d’y être, c’est clairement ce qui est recherché par ceux qui se lancent dans la réalité virtuelle. C’est aussi ce qui a poussé le journaliste de France 5 Vincent Nguyen à soumettre à sa direction un concept d’émissions de voyage avec des touches de réalité virtuelle. Banco ! l’émission « 360@ » voit le jour durant l’été 2015. Avec son acolyte Jean-Sébastien Desbordes, il parcourt le monde équipé d’une caméra panoramique pour filmer certaines séquences en 360°. Sur 52 minutes de documentaire, seules quelques-unes sont réalisées pour être vues en réalité virtuelle, mais le pari est presque à chaque fois gagné.

« Tout ne fonctionne pas à 360°, confie Vincent Nguyen. Mais quand ça marche, c’est souvent bluffant. Vous pourrez bientôt voir une séquence filmée à Hawaï qui va vous scotcher. On a filmé à 360° des types qui font du wingsuit, qui sautent dans le vide avec des combinaisons en forme de chauvesouris et qui frôlent les montagnes. On peut voir le rendu 15 fois d’affilée et toujours être autant impressionné. »

Et d’ajouter : « Personne ne peut nier que la réalité virtuelle apporte une nouvelle expérience au spectateur. Même si parfois on a tendance à regarder à peu près là où cadrerait une caméra normale, le simple fait d’avoir le choix donne une réelle impression d’être présent. On partage plus d’émotions avec le spectateur. C’est jouissif. »

L’empathie en question

Jouissif et totalement immersif, certes, mais peut-être un peu trop. Car il faut admettre que certains sujets menés en réalité virtuelle ont tendance à accroître l’empathie du spectateur. Et si le wingsuit ne semble pas franchement concerné, d’autres reportages en revanche provoquent clairement plus d’émotion lorsqu’ils sont traités en réalité virtuelle. Nous sommes alors en droit de nous demander si favoriser ces émotions fait partie du rôle du journaliste. Se mettre dans la peau d’un autre peut nous amener à nous sentir plus proche de cette personne, à tenter de le comprendre, quitte, peut-être, alors, à manquer de recul vis-à-vis de la situation à laquelle nous sommes confrontés et pâtir d’une absence de contextualisation. Mais n’est-ce pas le cas de toute image ?

Vaste débat que n’élude pas Gilles Fressinier, directeur du développement numérique d’Arte. Il se pose de très nombreuses questions chaque fois qu’il lance un projet. « La réalité virtuelle génère plus de proximité et plus d’empathie qu’un sujet classique, explique-t-il. Donc le journaliste a de fortes chances d’avoir un impact important sur son public. Est-ce que c’est ce que l’on doit rechercher en tant que journaliste ? Je n’en suis pas sûr. Il faut faire attention.  Mais on peut également être choqué, déçu, frustré, stupéfait ou bouleversé sans la réalité virtuelle et avec des formats plus traditionnels. Ne jetons pas la pierre sur cette technique. Ce serait absurde et et ce serait nier l’avenir. »

Un avis partagé par Kay Meseberg, son confrère chez Arte, responsable de la cellule réalité virtuelle : « L’empathie n’a cessé d’augmenter dans le journalisme. Rien que dans la façon de monter des reportages par exemple. Ou de cadrer un sujet TV. Volontairement ou pas, le journaliste fait passer de l’émotion dans ses sujets. »

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Oleg, 11 ans, un des héros de The Displaced. Il a fui l'Ukraine avec ses parents. Le film en VR du New York Times provoquera-t-il plus notre empathie et, du coup, notre soutien, qu'un simple reportage télé ? Certains, en tout cas, pensent que l'émotion suscitée n'est pas journalistique.

Une question de choix et de montage

Vincent Nguyen est encore plus catégorique sur la question. « On entend très souvent ces reproches lorsque l’on discute de la réalité virtuelle dans le journalisme, admet-il. Oui, trop d’émotion tue l’info, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut l’éliminer, au contraire. Tout est une question d’équilibre. Et puis libre aux gens d’utiliser ce média ou pas. Ce débat a déjà existé au moment du lancement de la photo, de l’image animée, du noir et blanc, de la couleur… » N’oublions pas non plus qu’un journaliste qui réalise un sujet en réalité virtuelle fait lui aussi des choix. S’il laisse sa caméra tourner et ne cadre pas comme il pourrait le faire pour un sujet TV classique, il passe tout de même par l’étape du montage et peut poser des limites à ce moment-là. Il peut faire le choix de ne pas tout montrer.

Si ce surplus d’empathie peut rebuter certains, nombreux sont ceux qui y voient l’avenir du journalisme. Ou tout du moins une piste d’avenir. Même si pour l’instant, cela concerne surtout des sujets dits magazine. En effet, les sujets d’actualité pure tournés en VR sont loin d’être légion en France. « Ce n’est pas simple pour des rédactions basée sur l’actualité, confie Lydia Berroyer. Si un sujet est diffusé trois jours après l’actu, on a raté le coche. La clé tient dans les avancées technologiques. Si le matériel coûte moins cher et est performant, alors oui, ça marchera. Beaucoup de journalistes en ont envie. »

Si le temps du JT tout en réalité virtuelle n’est pas pour tout de suite, ce nouveau format semble tout de même promis à un bel avenir. Affaire à suivre.

« La réalité virtuelle permet une incroyable immersion du spectateur »

Moulin Rouge, plongée au cœur du célèbre cabaret – Le Parisien – Video 360° : Raphaël Beaugrand & Okio Studio

ournaliste spécialisé dans le documentaire, Raphaël Beaugrand a pris le virage de la réalité virtuelle il y a deux ans pour ne plus le quitter. Au sein de la société parisienne Okio-Studio, référence en France pour la production de ce type de films, il a réalisé des reportages qui l’ont mené des coulisses du Moulin-Rouge au camp de Roms de Ris-Orangis. Il se définit lui-même comme un reporter à 360° et croit réellement à ce nouveau format.

Comment avez-vous découvert la réalité virtuelle ?

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Marie Pétry

Raphaël Beaugrand. Je m’en souviens très bien, c’était en 2011. Le reporter français Patrick Chauvel avait réalisé un reportage filmé en grand angle sur la guerre en Libye, dans la ville de Misrata. Son sujet était disponible via une application sur l’iPad. On pouvait découvrir à 180° le paysage auquel il avait été confronté, simplement en orientant son iPad dans un sens ou dans l’autre. Cela m’avait marqué. Et puis il y a eu un autre moment important, lorsque les fondateurs de FatCat Films, la société de production pour laquelle je travaille depuis 2007, ont fondé Okio-Studio en 2014. Peu de temps après, ils m’ont montré une vidéo à 360° sur l’Oculus Rift. J’ai été bluffé. Et je me suis tout de suite dit : « C’est une très sérieuse piste d’avenir pour le journalisme. »

Depuis, vous avez continué dans cette voie. Pourquoi avoir fait ce choix alors qu’il y a un an la réalité virtuelle n’était quasiment pas, voire pas du tout, utilisée par les médias français ?

R. B. J’étais convaincu du potentiel offert par la réalité virtuelle. Et je le suis toujours. Pour moi c’est un format qui permet une incroyable immersion du spectateur, plus importante que celle apportée par tous les autres formats existants. Avec la réalité virtuelle, les journalistes peuvent faire ressentir une expérience que les gens ne ressentent pas lorsqu’ils regardent un documentaire réalisé dans un format traditionnel, lisent un article, visionnent un webdocumentaire ou écoutent un reportage à la radio. Le spectateur est virtuellement dans un endroit pour découvrir une réalité bien réelle.

Justement, l’expérience en réalité virtuelle est particulière. Dans le cadre de certains reportages, elle peut renforcer voire stimuler l’empathie du spectateur. Est-ce le rôle du journaliste ?

R. B. Selon moi, l’émotion tout comme l’empathie font partie de l’information et sont même des vecteurs de l’information. Prenons l’exemple du reportage produit par Okio-Studio en Syrie, réalisé par un journaliste syrien et diffusé par Le Parisien en septembre 2015. Avec la réalité virtuelle, le spectateur découvre la ville dévastée de Jisr al Choughour. C’est saisissant. Cette sensation d’immersion est encore plus frappante avec un masque de réalité virtuelle. Alors oui, le spectateur peut ressentir de l’empathie avec ce type de reportage. Mais pour moi c’est surtout le meilleur moyen de montrer ce qui se passe en Syrie et de comprendre pourquoi des Syriens quittent leur pays. Et puis l’empathie est une notion subjective, perçue par chacun de manière différente.

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Dans la pratique de votre métier de reporter, que change concrètement le fait de réaliser un reportage destiné à être vu en réalité virtuelle ?

R. B. C’est différent sur de nombreux points. Une fois que l’on a trouvé un sujet potentiellement intéressant, il faut bien réfléchir à comment l’écrire pour la réalité virtuelle. C’est un vrai défi. Il faut anticiper pour savoir ce qui sera intéressant à filmer sur place et à voir à 360°. Lors du tournage, il faut être encore plus réactif que pour un reportage « classique » pour ne pas rater la captation.

Avec quels types de caméras travaillez-vous ?

R. B. C’est variable. Il y a plusieurs techniques possibles. Avant on utilisait surtout des GoPro que l’on assemblait sur un pied pour avoir une sphère à 360°. Maintenant, on se sert beaucoup de caméras de type Giroptic qui permettent de filmer directement à 360°. Ensuite, lors de la post-production, il faut être attentif pour éviter les problèmes de stitching (la technique d’assemblage des images, NDLR). Le but c’est que le spectateur ne se focalise pas sur quelques bugs d’images ou de raccords au détriment de l’action principale.

Comment se structure un sujet en réalité virtuelle ?

R. B. Jusqu’à aujourd’hui, tous les sujets réalisés pour de la réalité virtuelle se ressemblent fortement dans leur construction. Ce sont des successions de plans fixes, mais qui durent plus longtemps que pour un sujet télévisé classique. Car si l’on vous transporte d’un endroit à l’autre toutes les trois secondes, vous n’aurez pas le temps de découvrir l’environnement dans lequel vous êtes. On utilise aussi parfois une voix-off pour que le spectateur comprenne bien le déroulé du sujet.

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R. B. Non, il ne faut pas faire de la réalité virtuelle pour faire de la réalité virtuelle. Cela me fait penser à un projet commandé par Les Échos à Okio-Studio il y a quelques mois. L’idée consistait à réaliser des interviews de patrons français, comme ceux de BlaBlaCar (site de covoiturage, NDLR) ou de My Little Paris (site de média féminin, NDLR) afin qu’ils présentent leurs projets pour la France de demain. Mais les interviews étaient réalisées dans leurs bureaux. La réalité virtuelle n’a rien apporté de plus qu’une interview classique. Ah si, on a appris qu’il y avait des meubles dans leurs salles de réunion et de la moquette au sol. Fantastique !

Le résultat n’a pas été publié…

R. B. Ils se sont rendu compte qu’ils n’avaient pas bien réfléchi au sujet de départ. Ou pas assez…

Malgré des expériences parfois décevantes ou ratées comme celle-ci, pensez-vous que les médias français vont véritablement prendre ce virage de la réalité virtuelle. Les projets développés sont encore peu nombreux.

R. B. Une certaine frilosité existe, bien entendu. Maintenant je pense qu’elle va disparaître progressivement parce que les médias vont finir par trouver de bons sujets qui se prêtent parfaitement à la réalité virtuelle et qui seront accessibles facilement via un smartphone. Il faut aussi compter sur les avancées technologiques qui arrivent très vite. Aujourd’hui, des journalistes dans des rédactions comme celles du Parisien ou de France TV s’entraînent sur des sujets avec des caméras à 360°, comme la Giroptic. Mais il y aura très bientôt sur le marché des caméras qui filmeront en 4K, soit en très haute définition, donc ce sera possible de faire des sujet en 360° d’excellente qualité.

Le prix des équipements que ce soit pour les réalisateurs (matériel, caméras…) que pour les spectateurs (masques, casques…) est encore très élevé. Est ce un sérieux frein à l’essor de la réalité virtuelle dans le journalisme en France ?

R. B. Bien sûr, il faut que tous les coûts baissent, du matériel de tournage aux coûts de production. Après, concernant les casques, vous n’en avez pas forcément besoin, même s’il est vrai que l’expérience à 360° est bien plus forte avec. Les constructeurs vont améliorer leur design, leur confort, et les prix vont chuter. Mais de toute façon, quand je vois ce que font le New York Times, la BBC, The Guardian… je me dis que les médias français vont forcément s’y mettre. Ou tout du moins essayer. Et j’ai hâte de voir ce que cela va donner.

Casques, suivez le guide

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Le plus économique

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C’est clairement le moins cher des casques disponibles sur le marché. Et pour cause, il est disponible pour une dizaine d’euros sur certains sites de vente en ligne comme Amazon ou la Fnac. En carton et équipé de deux lentilles, il suffit de quelques petits pliages pour l’assembler. Téléchargez une application de réalité virtuelle, glisser votre smartphone (assez moderne de préférence) dedans, et le tour est joué. Avec son Cardboard, l’objectif de Google est simple : faire découvrir la réalité virtuelle au plus large public possible. Lancé en 2014, il a déjà été distribué à plus de cinq millions d’exemplaires dans le monde. Une réussite.

Le plus attendu

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DAYDREAM, DE GOOGLE. Deux ans après le lancement du Cardboard, Google a décidé de passer un cap supplémentaire dans la course à la réalité virtuelle en annonçant, le 19 mai lors de la conférence Google I/O 2016, la sortie d’un nouveau casque. Son nom ? Le Daydream VR. En vente dès l’automne prochain aux États-Unis, il fonctionnera avec une large gamme de smartphones et promet des temps de latence inférieurs à 20 millisecondes en réaction aux mouvements de l’utilisateur. Et sera bien plus beau, confortable et immersif que son prédécesseur. Il sera aussi équipé d’un capteur pour permettre aux utilisateurs d’interargir avec l’environnement virtuel. Plutôt costaud sur le papier. Aucun prix n’a par contre été dévoilé.

Le plus complet

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LE HTC VIVE. C’est un peu le cador. Même si ses caractéristiques sont sensiblement les mêmes que celles de l’Oculus Rift, le HTC Vive présente quelques atouts bien spécifiques. Capteurs intégrés capables de repérer et retranscrire à 360° tout mouvement, caméra en façade permettant à l’utilisateur de voir des éléments de son environnement réel apposés au virtuel, une qualité d’image de haut niveau … Autant d’atours qui en font l’un des grands leaders du marché. Il faudra par contre faire quelques économies avant se l’offrir car son prix de vente est fixé à 899 euros. Pas donné.

Le plus classe

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L’OCULUS RIFT. Bon d’accord, ce critère n’est peut-être pas celui privilégié par les potentiels futurs acheteurs de casques de réalité virtuelle. Et encore que … Mais il est quand même plutôt très beau ce casque tout de noir vêtu, non ? Plus sérieusement, voici l’Oculus Rift. Il a été développé par la start-up californienne Oculus, rachetée pour deux milliards de dollars en mars 2014 par Facebook. Arrivé sur le marché en mars dernier, il est l’un des casques les plus fiables mais aussi les plus chers puisqu’il coûte, très exactement, 699 euros. Confortable et simple à utiliser, il possède deux écouteurs directement intégrés. Pratique pour profiter pleinement d’un reportage en réalité virtuelle et avoir l’impression d’y être.

Le plus « jeux-video connected »

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LE PLAYSTATION VR DE SONY. Il sera disponible en octobre prochain et devrait coûter 400 euros, soit une coquette somme mais un prix bien moins élevé par rapport à ses concurrents. Ce qui en ferait tout simplement le casque de réalité virtuelle haut de gamme le plus abordable. Un produit sur lequel mise beaucoup Sony et qui sera principalement destiné aux futurs possesseurs de Playstation 4. Son catalogue de jeux proposés devrait être très fourni, avec pas moins de 50 titres annoncés pour son lancement. Suffisant pour attirer les gamers ? Mais s’il a été développé pour la section jeu de Sony, la marque n’exclut par pour autant de développer d’autres projets autour de ce casque. Affaire à suivre.

Photos DR

La réalité mais en mieux

Pionniers en matière de réalité virtuelle, les médias américains ont décidé de croire fermement en ce nouveau format. Et ce qu’ils nous montrent pour l’instant est plus qu’intéressant. Mais l’Angleterre et la France sont en train de rattraper leur retard. Voici nos dix reportages coups de cœur.

 The New York Times – The Displaced – 2015

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Ce reportage est le premier produit par le New York Times pour son application de réalité virtuelle intitulée NYT VR. Une application et une nouvelle grammaire journalistique sur lesquelles le quotidien américain semble beaucoup miser. La preuve, lors du lancement de son application NYT VR, près d’un million (1,3 très précisément) de Cardboard, les masques de réalité virtuelle de Google, avaient été envoyés aux abonnés du journal. The Displaced suit les traces de trois enfants réfugiés : Oleg, 11 ans, Ukrainien ; Chuol, 9 ans, Soudanais et Hana, 12 ans, Syrienne. Ils nous guident dans un village ukrainien dévasté par la guerre, dans un campement du Sud-Soudan et dans un camp de réfugiés syriens au Liban. Fort.

Smart News / Okio-Report / Le ParisienSyrie, la bataille pour le Nord – 2015

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Ce reportage a été produit par un journaliste syrien de l’agence Smart News, un collectif d’activistes syriens qui couvre l’actualité du pays depuis 2011, avec l’aide de l’agence parisienne Okio-Studio. Il a ensuite été diffusé et relayé par Le Parisien. Avec ou sans casque (donc directement sur Youtube), le spectateur est projeté en Syrie dans la ville de Jisr Al-Choughour, dans la province d’Idlib. Il découvre les dégâts provoqués par les affrontements entre l’armée de Bachar AlAssad et les forces rebelles. Pendant près de cinq minutes, on contemple des bâtiments totalement détruits, on entend des bruits d’explosions … C’est une plongée dans l’enfer syrien.

The New York Times – Paris Vigil – 2015

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 Un court reportage en immersion Place de la République à Paris après les attentats du 13 novembre. Un sujet tourné et monté en très peu de temps mais très bien réalisé. 

Vice News – Drop Zone – 2016

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 Vice propose de plus en plus de sujets autour de la réalité virtuelle. Mention spéciale pour celui-ci, qui transporte le spectateur au cœur de la « 82nd Airbone Division », une unité de parachutistes de l’armée des États-Unis. Bluffant.

Sky Sports – Sacre de Leicester en football – 2016

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Cette séquence en 360° disponible sur Youtube devrait ravir tous les fans de Leicester et plus globalement des passionnés de football. La chaîne anglaise Sky Sports a filmé à 360° la remise du titre de champion d’Angleterre aux joueurs de Leicester. C’est court, mais captivant. On est tenté de revoir la vidéo plusieurs fois pour observer la réaction de chaque joueur et celles des photographes.

The Guardian – 6×9 – 2016

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 Il s’agit là du premier projet de réalité virtuelle lancé par le quotidien britannique The Guardian. Le spectateur est transporté dans une cellule de prison. Ce reportage de neuf minutes complète une série d’articles publiée par le Guardian sur des conditions de vie en milieu carcéral. Pour découvrir cette expérience, il faut se munir de son smartphone, télécharger l’application du Guardian et s’équiper d’un casque de réalité virtuelle.

The New York Times – 10 Shots Across the Border – 2016

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Ce reportage réalisé à la frontière entre les États-Unis et le Mexique revient sur la mort, en 2012, de José Antonio Elena Rodriguez, un adolescent mexicain de 16 ans tué par un agent américain de la patrouille frontalière alors qu’il se trouvait à Nogales au Mexique. Le policier, lui, était de l’autre côté de la frontière, aux États-Unis. Il a tiré à travers la clôture séparant les deux pays. Le jeune Mexicain s’est fait tirer dessus à plus de dix reprises. Pour visionner le film, il faut télécharger l’appli du New York Time.

France 5 – @360 – La Nouvelle-Zélande – 2015

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 Dans leur émission de voyages @360, diffusée sur France 5, les journalistes Vincent Nguyen et Jean-Sébastien Desbordes partent à la découverte de territoires exceptionnels. Et filment certains lieux à 360°. Des séquences que le téléspectateur peut ensuite observer directement sur son téléphone avec l’application @360. Dans leur épisode consacré à la Nouvelle-Zélande, ils ont notamment filmé la descente du Mont Ruapehu … en longboard (sorte de planche de skate). L’impression d’être avec eux est bien présente et les lags peu nombreux. Frissons !

Arte – Arte360 – Wasala – 2015

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 C’est le tout premier projet mené en réalité virtuelle par Arte Info. Ce reportage a été réalisé dans un camp de réfugiés à Berlin. « Wasala » signifie « Arriver » en arabe.

France 3 – Salon de l’Agriculture – 2016

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 Regardez les vidéos réalisées par France 3 lors du dernier Salon de l’Agriculture et vous comprendrez que tous les sujets réalisés en réalité virtuelle ne sont pas forcément des réussites. Logique puisque de nombreuses rédactions découvrent depuis peu ce nouveau format. Exemple ici où l’on voit le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, assister pendant une minute à une dégustation de vin. Sans entendre en plus ses commentaires. Peu voire pas d’intérêt à être filmé à 360°. Aucune valeur ajoutée. Dommage.

Pour aller plus loin…

Photo DR

Le compte Facebook 360

Comment ne pas vous conseiller d’aller jeter un coup d’œil au compte Facebook 360 sur… Facebook. Après avoir racheté Oculus en 2014 pour 2 milliards d’euros, le réseau social a évidemment intérêt à faire la promotion de la VR et de mettre en avant des contenus réalisés en réalité virtuelle par des médias. Il n’empêche que cette page est une très belle base de données et permet à chacun de voir ce qui se fait de nouveau et quels sont les derniers reportages journalistiques produits en VR. Il y en a vraiment pour tous les goûts : du grand reportage au sujet news, du contenu le plus sérieux au plus divertissant, de la nature, des sciences, de la découverte, du sport… Tout ce qu’il faut pour tester la réalité virtuelle.

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La conférence de Nonny de la Peña

Tapez dans votre moteur de recherche Nonny de la Peña + conférence TED, et cliquez sur le lien qui renvoie à la conférence donnée par Nonny de la Peña en mai 2015 lors d’une conférence TED (conférences organisées à but non lucratif où des entrepreneurs/politiques/économistes … s’expriment sur des sujets très variés). Cette journaliste américaine est considérée comme l’une des plus grandes expertes des vidéos à 360°. Lors de cette conférence, elle envisage la réalité virtuelle comme le futur du journalisme, parle d’un journalisme d’immersion virtuelle, et s’intéresse aux formes que pourraient donner un compromis entre réalité virtuelle et reportage traditionnel. L’un de ses reportages les plus marquants réalisés en réalité virtuelle s’appelle Project Syria. Tourné en 2014, il se regarde avec un casque de réalité virtuelle et offre au spectateur la possibilité de plonger en immersion à Alep. Et pour ceux qui ont quelques petits problèmes avec l’anglais, pas de problèmes, la conférence est retranscrite en français.
Vous n’avez pas d’excuses.

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La conférence de Chris Milk

Avec Nonny de la Peña, il est l’autre figure du journalisme en réalité virtuelle aux États-Unis. Et lui aussi a donné une conférence TED. C’était en mars 2015 et vous pouvez la retrouver très facilement en tapant son nom dans votre moteur de recherches + conférence TED. Ce réalisateur de films américains revient sur ses projets produits en réalité virtuelle. En décembre 2014, il a filmé un reportage à New York lors des manifestations ayant suivi la mort d’Eric Garner, un homme noir tué par un policier. Chris Milk est également le créateur de l’application VRSE pour smartphones qui recense des clips et reportages réalisés en VR.

La réalité virtuelle et le festival de Cannes

La réalité virtuelle n’est pas seulement dans le journalisme, le jeu vidéo, la fiction, la publicité ou le porno. Non, la réalité virtuelle s’invite également au cinéma. Et cette année, le festival de Cannes lui a consacré une très grande place. Ateliers, rencontres avec des professionnels et expérimentation étaient au programme. Pour savoir ce que cela a donné et comprendre comment la réalité virtuelle peut révolutionner (ou tout du moins bousculer) le monde du cinéma, on vous conseille l’article publié par Télérama le 20 mai 2016 sur son site internet. Caroline Besse, l’auteur de l’article, nous dresse le bilan de ce qui a été évoqué et présenté en matière de VR lors du festival. Bonne lecture !

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