La première soirée Bière Fromage s’est tenue à la Villa Rabelais, le 17 octobre 2023. Quarante personnes y ont participé et se sont régalées. Photo : Thomas Langeard/EPJT
Associer la bière et le fromage, ce n’est pas intuitivement ce que l’on ferait. Pourtant les deux s’accordent avec bonheur. C’est ce qu’ont démontré un brasseur et deux crémières lors d’une soirée organisée à la Villa Rabelais.
Par Thomas Langeard
Avec le fromage, on propose à tort du vin rouge ». C’est ainsi que Christophe Le Gall, propriétaire de La P’tite maiz, à Notre-Dame-d’Oé, l’une des 2 500 brasseries françaises, justifie l’intérêt d’une soirée dégustation bières et fromages, concoctée par l’association Rotaract. Celle-ci, qui regroupe des jeunes de 18 à 35 ans, organise tout au long de l’année de multiples actions solidaires. « Le Rotaract, ce sont des amis, des rencontres et du bénévolat », résume Marianne Josse, la présidente.
Avec 27 kilos par personne et par an, les Français sont les deuxièmes plus gros consommateurs de fromage au monde. La région Centre-Val de Loire n’y est pas pour rien avec plus de 400 variétés recensées. Pour notre brasseur, ce produit s’apprécie soit avec du vin blanc soit avec de la bière. « C’est la première fois que nous allons manger du fromage avec de la bière », reconnaît cependant la majorité des participants. Cette boisson est pourtant très prisée dans l’Hexagone avec une consommation par habitant qui s’élève à environ 33 litres par an.
Réalisé par Thomas Langeard/EPJT
L’objectif de la soirée est donc de leur faire découvrir six associations. Pour les concocter ces plateaux, ils sont trois : Christophe Le Gall ; Camille Peretti, gérante des Fromages de Camille, à Tours ; et Élodie Lannaud, sa collègue. Une soirée qui s’annonce atypique, donc. Cela tombe bien, la Villa Rabelais, le lieu de réception choisi, l’est tout autant.
Bâtie en 1884, cette demeure de style anglo-normand est une exception dans l’architecture tourangelle. Elle arbore briques rouges, poutres apparentes, imposantes verrières et grandes arches. « La Villa Rabelais est, aujourd’hui, le lieu de référence pour tous les amoureux de la gastronomie, explique Charlotte Fuchs, l’une des membres de Rotarac. L’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation, l’un des plus grands réseaux de chercheurs au monde dans ce domaine, y demeure. »
Dégager les marqueurs visuels
Il est vingt heures, la soirée est lancée. Les convives rejoignent le grand salon. Pour l’occasion, onze tables ont été dressées. Pour toutes les dégustations, le même rituel. Huit membres du Rotaract, reconvertis en serveurs pour l’occasion, apportent une tranche de fromage et servent un verre de bière à chaque participant.
« Comme pour le vin, on mire la bière », souligne Christophe Le Gall. L’objectif est de dégager les marqueurs visuels. « Ensuite, on se concentre sur le nez pour identifier les notes », poursuit-il. Pour le fromage, mêmes recommandations. Après le toucher, la vue et l’odorat, c’est au tour du goût d’entrer en jeu. « Il faut faire de la rétro-olfaction pour que tous les arômes puissent s’exprimer, recommande Camille Peretti. Inspirez de l’air et expirez-le par le nez. »
Réalisé par Thomas Langeard/EPJT
Qui dit fromage, dit forcément comté. « C’est le produit le plus vendu dans les fromageries françaises », indique Camille Peretti. « Plus il est affiné, plus la bière servie doit être amère », complète le brasseur. Pour l’occasion, il a choisi une IPA baptisée « Captain Hopvious ».
L’intérêt de l’évènement est également de découvrir de nouvelles saveurs. Le Clos Madame, fromage au lait de vache à pâte molle, proche du reblochon au niveau du goût, est particulièrement apprécié. « C’est du local. C’est rare car nous sommes dans une région qui produit très majoritairement des fromages de chèvre », informe Elodie Lannaud.
Côté bière, la Oatmeal stout, « Goat me a Stout », trouble, positivement, les participants avec ses notes de café, de fèves de cacao et de fruits noirs. « C’est une bière gourmande qui s’associe très bien avec des fromages à pâte persillée », conseille Christophe Le Gall.
Après deux heures de gourmandise, toutes les assiettes sont presque vides. Des six dégustations, il ne reste que quelques croûtes et un léger dépôt de mousse au fond des verres. Preuve s’il en est que les quarante participants ont aimé l’association de ces deux produits.
L’agenda de la Villa Rabelais
Thomas Langeard
@Thomas_Langeard
24 ans.
Étudiant en journalisme à l’EPJT.
Passé par Ouest-France et La Nouvelle République.
Passionné par le sport, le cinéma et l’histoire.
Se destine à la presse quotidienne régionale pour sa proximité.