Pour les exposants, les ventes lors des salons de dégustations sont des temps-forts économiques. Crédit photo : Colin Dobroniak–Cohen/ EPJT
Les écoles d’informatique sont majoritairement fréquentées par des hommes, et ce jusqu’aux stands des salons de l’enseignement supérieur. C’est ce que nous avons constaté à Tours samedi 19 octobre, au salon « Grandes écoles » organisé par Studyrama.
Par Jules Frécon
e peux vous aider ? ». Dans le hall du palais des congrès de Tours, Elise Gestin se tient debout devant le stand de son établissement. Chemise blanche et frange rideau sur le visage, la directrice de l’école d’informatique SUPINFO Tours arbore un grand sourire. En ce jour de salon « Grandes Écoles » organisé par Studyrama, elle interpelle les lycéens de passage dans les allées pour leur parler de sa formation.
Juste en face d’Elise Gestin, une autre école du numérique est installée. Sur la bannière du stand de l’établissement figure son nom, “3iL Ingénieurs”. L’image d’une femme portant un casque de réalité virtuelle y est également représentée. Une image qui ne traduit pas ce qu’Odile Duvalet, secrétaire générale de l’école, observe pour le moment : en trois heures de salon, elle n’a vu qu’une seule lycéenne à son stand . « Les entreprises recherchent des femmes ingénieures, pour des questions de parité notamment », a-t-elle expliqué à cette future étudiante, dans l’espoir de la convaincre de se lancer dans le secteur.
Que ce soit dans le monde du travail ou dans les formations, la parité est loin d’être présente dans le numérique. Pour l’année scolaire 2022-2023, les effectifs de BUT “Informatique” étaient composés à seulement 8,8 % de femmes, selon un rapport de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp)(1). Pour le BTS “Informatique, traitement de l’information, transmission des données”, la proportion de femmes était de 7,9 % dans les promotions(1). Aucun chiffre officiel national n’est disponible pour les écoles privées. Mais sur 30 étudiants de première année inscrits à SUPINFO Tours, seulement 4 sont des femmes.
L’évolution du nombre de femmes diplômées du secteur du numérique chaque année selon les données d’Eurostat. Réalisation : Jules Frécon
Une intégration difficile dans le secteur
En deuxième année à SUPINFO Tours, Sherine Belkadi souhaite plus tard travailler en cybersécurité. Aujourd’hui aux côtés de sa directrice pour faire la promotion de son école, elle raconte : « Depuis petite je veux travailler dans ce domaine. J’ai toujours eu un PC pour m’entraîner ».
Pour la jeune femme, l’intégration dans un secteur largement plébiscité par les hommes – parmi les 25 étudiants de sa classe, il y a 3 femmes – n’a pas pour autant été facile. « On ne parvient pas forcément à se mélanger », déplore l’étudiante.

L’association Les Kiwanis profite du salon pour faire découvrir ses actions. Crédit photo : Colin Dobroniak–Cohen
Alors qu’aucun quota n’est appliqué aux admissions, les responsables d’écoles rencontrées au salon organisé par Studyrama indiquent mettre en place des outils pour susciter des vocations chez les femmes. L’un deux : girls can code, des stages d’initiation à l’informatique exclusivement destinés aux collégiennes et aux lycéennes.