Des princes à Paris

Photo d’ouverture : Deekwane Delavega

Ils sont l’incarnation même de l’élégance. Dans les rues de Paris, les membres du Zamounda accrochent le regard des passants avec leurs tenues raffinées. Ces dandys modernes ont le goût de la sape. Mais pas n’importe laquelle. Loin des sapeurs congolais et de leur folie dépensière, ils définissent de nouveaux concepts : promouvoir une double culture, rendre accessible l’élégance et encourager le vivre ensemble.

 

Par Laura Cadeau et Maëva Gros

Mouchoirs de poche pour John et Vasta, chemise pour Nadim, veston et cravate pour Delavega. Chez les Zamounda, on porte fièrement le wax, ce tissu imprimé à la cire, d’origine hollandaise mais très courant en Afrique.

Si certains ne le font que par petites touches, Maxime, lui, ne fait pas dans le détail. Avec son smoking entièrement en wax, il ne passe pas inaperçu. Alvéoles jaunes, bourgeons de fleurs bleus et nids d’abeilles orangés colorent son pantalon sauté, son blazer et sa cravate. « Dans le métro, si certaines personnes affichent une triste mine, elles se mettent à sourire dès qu’elles nous voient débarquer », s’amuse Kévin. Une réaction accentuée par l’effet de groupe.

À peine arrivé, Maxime charrie la serveuse de la Pomme de pain : « Vous êtes nouvelle Mademoiselle ? Il faut vous présenter. » Quartier de l’Opéra à Paris, ils se sentent comme chez eux dans cette sandwicherie. Ils ne ratent pas une occasion pour amuser la galerie. Le Zamounda, dont le nom fait référence au film américain Un prince à New York, est composé de huit membres. De 25 à 36 ans, du juriste à l’éducateur sportif. Tous des hommes. D’origines différentes. Ils se démarquent par leur style et par leurs bons mots. Entre petits pas de danse et taquineries, ils aiment se retrouver entre amis et prendre la pose face à l’objectif de Delavega, leur photographe attitré.

Une passion, de l'amitié, du partage

D’origines centrafricaine, guinéenne, congolaise, ivoirienne, iranienne ou roumaine, ces huit dandys modernes revendiquent leur diversité. Mettre en avant leur double culture à travers un métissage vestimentaire est une de leurs priorités. Ils se sont réunis dans un collectif, le Zamounda.

Cinq ans après sa création, en février 2016, ce groupe d’amis voit grimper sa notoriété après son passage à la télévision auprès de Maître Gims sur la scène des Victoires de la musique. C’est aux côtés de sapeurs, de modèles et de danseurs qu’ils défilent sur le titre Sapés comme jamais. Un tremplin dont ils sont fiers.

Cette année-là, la bande d’amis a accueilli de nouvelles recrues, parmi lesquelles Vasta et Lucian, d’origine iranienne pour le premier, roumaine pour le second. Ce qui n’a pas manqué de poser la question de l’identité jusque là exclusivement africano-occidentale du Zamounda. Mais Nadim se défend : « Nous ne sommes pas pro-black et ne l’avons jamais été. Bien au contraire, nous envisageons même d’élargir le Zamounda à d’autres cultures, qu’elles soient orientales, asiatiques ou autres. »

Tous les membres du groupe partagent la même ouverture d’esprit et prônent le vivre-ensemble. Ils sont heureux d’étendre les horizons. « Nous sommes curieux de découvrir d’autres mélanges de tissus, souligne Kévin. Pour l’instant, nous travaillons beaucoup avec le wax, un imprimé africain, mais avec l’arrivée de Lucian et de Vasta, cela peut changer. Qu’ils apportent leur univers serait un plus pour le groupe. J’ai foi en eux. »

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Vasta, Maxime, Nadim et Lucian attirent les regards lorsqu'ils posent dans les rues de Paris.

Dans la rue, ils aimantent le regard. Le Zamounda s’arrête un instant pour prendre la pose face à notre objectif. Honorer leur style à travers la photographie est une habitude. C’est même devenu un jeu. Au pied des marches menant vers Montmartre, un café jaune vif à la devanture vitrée constitue le premier lieu du shooting. Les uns s’installent en terrasse, les autres s’accoudent à la rambarde de l’escalier. Une mise en scène qui attire rapidement les passants. Tandis qu’une trentenaire les aborde pour des renseignements sur leur activité, un jeune homme s’arrête pour une demande de stage dans le milieu audiovisuel. Le Zamounda se prête facilement à la discussion, avant de repartir en direction de la basilique du Sacré-Cœur pour une nouvelle série de photos.

Le groupe n’avait pas prévu un tel succès mais s’adapte. La notoriété est telle que les demandes d’adhésion au collectif affluent. Nadim et Mohamed, les cofondateurs, reçoivent de nombreux messages sur les réseaux sociaux officiels du Zamounda. « J’en reçois personnellement cinq ou six par jour, ça n’arrête pas », confie Mohamed. Mais, pour le moment, bien que soigneusement étudiées par les deux amis, la plupart des requêtes sont déclinées.

S’ils ne boudent pas les opportunités qui s’offrent à eux, la célébrité ne les intéresse pas : « Pour nous, à la base, le Zamounda, c’est un jeu entre potes. » Ce n’est pas seulement une affaire de style, c’est un état d’esprit avant tout. « Notre style vestimentaire nous a rapproché, mais ce sont nos valeurs qui nous maintiennent », insiste Maxime.

Du partage, de l’amitié, de l’amour. « Pour moi, le dandy moderne se définit davantage par son comportement que par ses vêtements. Il se doit d’être éduqué, mature et gentleman, d’aider son prochain et de prendre soin de lui », insiste Nadim. Avant de poursuivre : « Le vêtement force l’attitude. » Le respect de soi et des autres, l’esprit collectif, la bienveillance. Autant de valeurs qu’il faut partager pour espérer rejoindre l’équipe.

« Mettre en avant leur double culture à travers un métissage vestimentaire est une de leurs priorités »

Il existe aussi un autre enjeu : démonter la stigmatisation des personnes de couleur, véhiculée dans les médias. « Je ne me positionne pas en tant que victime. Mais quand j’étais adolescent, à chaque fois qu’il y avait des Noirs à la télévision, c’était des jeunes en jogging qui ne savaient pas parler et qui zonaient dans le quartier. Moi, j’ai grandi dans le 93. Cela m’a révolté. Il y a aussi des Noirs qui savent s’exprimer et s’habiller », s’indigne Mohamed.

S’il a réuni ses amis autour d’une passion commune pour les vêtements, c’est qu’il lui tient à cœur d’aller à l’encontre de ces préjugés. Nadim abonde : « Il y a énormément d’hommes blancs très bien habillés qui ne sont jamais arrêtés dans la rue. Les gens ont l’image du Black en survêtement et baskets. Quand les passants voient des Noirs bien habillés – même s’il nous arrive parfois, il est vrai, de porter des tenues plutôt décalées – ils nous remarquent aussitôt. Je pense que les gens nous arrêtent surtout à cause de notre couleur de peau. »

Retour à la Pomme de pain. Installés autour d’une table au premier étage, l’interview collective commence. Les réponses fusent mais chacun s’attache à respecter les différents points de vue. Quand, pris par l’enthousiasme général, Maxime coupe la parole à son ami, il s’arrête aussitôt : « Excuse-moi Nadim, tu n’avais pas terminé. Je t’en prie, vas-y. » Une attitude qui représente bien les valeurs que le Zamounda défend.

La Team Zamounda réalise ses propres photos et vidéos, qu’elle partage sur son compte Facebook Zamoundaofficiel.

Leur code de bonne conduite tient à l’éducation qu’ils ont reçu. Tous portent en eux les valeurs de la famille et admirent leurs parents, élégants en toutes circonstances. À leur tour aujourd’hui de montrer l’exemple : « Mon fils Cameron a 13 ans et je n’ai pas envie qu’il se perde dans la société actuelle, qu’il préfère dépenser son argent à tout prix pour que les regards se tournent sur lui », confie Nadim.

Élégants, sérieux, exemplaires mais avec une once d’espièglerie bon-enfant. Entre deux photos au pied d’un lampadaire parisien, l’amusement prend vite le pas sur leur attitude fière. Nadim défie une fillette de passage à la corde à sauter. Il s’avoue vaincu après plusieurs sauts et félicite sa rivale. Plus loin, un garçon joue avec son ballon de foot. Une situation qui prête encore une fois à un retour en enfance pour le Zamounda. Nadim sourit : « Ce que les gens apprécient chez nous, c’est qu’on ne se prend pas la tête. »

Loin du monde des sapeurs

S’ils ont le goût de la belle sape, les membres du Zamounda sont loin d’être des sapeurs. Ils rejettent la comparaison avec ces hommes, d’origine congolaise, qui s’habillent de manière extravagante et colorée. « Le seul lien, diront-ils, c’est l’amour du vêtement. »

Et un fort investissement personnel dans leur manière de s’habiller. L’apparence est importante aux yeux des dandys, être chic est une affaire de tous les jours. Mais leur rapport à l’argent est à l’opposé de celui des sapeurs. Ces derniers font l’apologie des marques et sont prêts à s’endetter pour acheter des costumes de luxe.

Les dandys, eux, sont plutôt friands de friperies. Ils ne boudent pas les marques, mais ne les exhibent pas comme le font les sapeurs. Le Zamounda s’amuse de les voir « sortir leurs griffes », c’est-à-dire laisser les marques apparentes en « portant leur cravate à l’envers » par exemple. Une pratique bien connue de ceux qui prônent un certain m’as-tu-vu et revendiquent leur côté dépensier.

« Pour moi, ils sont en manque de reconnaissance. Raison pour laquelle ils ne coupent pas l’étiquette de leur costume afin que tout le monde en sache le prix », ajoute Kévin. Mohamed, cofondateur du collectif, veut mettre les choses au clair : « L’image que les sapeurs congolais véhiculent, ce n’est pas celle de tous les Blacks.» Ce comportement ostentatoire, qui refuse l’anonymat, ne correspond pas au collectif.

Jocelyn Armel, alias Le Bachelor, est un sapeur connu à Paris. Propriétaire de la boutique Sape&Co, il revient sur le mouvement de la SAPE (Société des ambianceurs et des personnes élégantes) et sur son rôle de parrain auprès du collectif de dandys modernes Zamounda.

Les membres du Zamounda sont d’ici, les sapologues de là-bas. Là-bas, c’est le Congo Brazzaville ou le Congo Kinshasa. De chaque côté du fleuve, les sapeurs se disputent la paternité de ce mode d’expression par l’apparence. Ils s’approprient les vêtements des colons et revisitent les codes européens. Le style vestimentaire qui en découle se veut protestataire, à l’encontre des traditions. Ce mouvement a été introduit en France et en Belgique avec l’émigration d’une partie de la population congolaise en Europe.

« La sape se caractérise par une apparente suradhésion à la culture dominante, par le fétichisme des grandes marques et par le jeu avec les signes de la réussite sociale », définit Manuel Charpy, chercheur au CNRS. Critiqués, à la fois en Europe et dans leur pays d’origine, les sapologues dépensent à outrance pour leurs costumes.

« Ils sont gênants dans la société d’accueil parce qu’on attend d’un émigré qu’il ne dilapide pas son argent dans les vêtements, mais qu’il s’intègre. C’est-à-dire qu’il consomme comme un ouvrier lambda, qui fait un emprunt pour acheter une maison par exemple », poursuit l’historien. « Considérés comme ridicules par les émigrés d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale », on leur reproche leur défaut de solidarité par rapport à leur famille restée au pays.

« Le sapeur est quelqu’un qui s’aime et qui le montre à travers son élégance », répond Jocelyn Armel à ses détracteurs. Toujours avec éloquence, il reprend, plus grave : « La sape a aussi servi, à l’époque, à rassembler et à combler une défaillance dans la politique de cohésion sociale du Congo. » Dans les années soixante-dix, les sapeurs s’érigent, de manière non-violente, contre l’Abacost, abréviation de « à bas le costume », une mesure prise par le dictateur Mobutu. Soit, ils dépensent sans compter. Mais porter fièrement le costard-cravate est un acte militant.

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Le Bachelor accueille chaleureusement chacun de ses clients dans sa boutique Sape&Co à Paris.

Aujourd’hui, parmi le millier de sapeurs présents en France, Jocelyn Armel se démarque. Connu sous le pseudonyme du Bachelor, en référence à son niveau d’études, il tient une boutique dans le quartier Château-Rouge, à Paris. Depuis le lancement de sa marque, Connivences, il est passé de l’autre côté, celui de la création.

Ce célèbre sapeur apporte des couleurs vives et acidulées à Paris comme ses prédécesseurs l’ont fait dans les capitales congolaises. « La sape joue un rôle d’antidépresseur auprès des gens et on pourrait presque dire qu’elle a des vertus thérapeutiques tant elle contribue à mon mieux-être », avance-t-il, en souriant. À Paris, tous les gens sont gris, « comme s’ils allaient à un enterrement », regrette-t-il. Rue de Panama, devant sa boutique, ce n’est pas le cas. Il martèle : « Je refuse cette sape corbillard. »

Et s’il est un sapeur qui sait reconnaître ses tords, c’est bien lui. Devenu parrain des Zamounda, Jocelyn Armel les considère comme ses « enfants ». Il n’hésite pas à critiquer la sape irresponsable : « Nous, en portant Dior, Lanvin ou Kenzo, nous ne donnons pas à manger à nos familles. » Il donne ainsi une nouvelle acception au mot SAPE : « La Société des ambianceurs et des personnes élégantes est aujourd’hui un mouvement de débrouillards. Il fut un temps, révolu pour ma part, où la sape était élitiste car synonyme de s’habiller cher. Mais dieu merci, comme tout mouvement sociétal, il évolue. »

Désormais, il respecte le sapeur qui va chercher la pièce rare dans les fins de séries ou au marché. À lui de trouver le mariage de couleurs qui donnera l’illusion qu’il s’est habillé pour 1 000 euros.

Zamounda ou le dandysme revisité

À l’opposé des sapeurs, on l’aura compris, le concept Zamounda, c’est montrer que « l’élégance est accessible à tous et qu’elle est possible sans se ruiner ». Pour Mohamed, c’est aussi un voyage, à la fois culturel et temporel. Il s’agit de réaliser un « cocktail des époques anciennes et nouvelles, mais aussi de nos deux cultures ». Ils customisent la plupart de leurs habits avec une touche de wax. Une singularité qui fait d’eux des concepteurs, « des personnes capables de mixer les styles classique et afro », précise Vasta, l’Iranien.

Même si la panoplie idéale du « dapper man » (homme chic et pimpant) n’existe pas, ils ont malgré tout un faible pour certaines pièces. Ils conseillent de porter un pantalon sauté (coupe sept-huitème, qui laisse la cheville apparente), un blazer (simple ou croisé, respectivement avec une ou deux rangés de boutons) mais surtout de perfectionner le tout en arborant des détails tels qu’un mouchoir de poche (ou pochette), une cravate, un chapeau, des broches ou encore des bracelets. Casser les codes du dandy classique en portant une paire de baskets. Pour certains, comme Kévin et Vasta, c’est aussi ça le secret. Le style dandy décontracté.

Pour découvrir la tenue idéale du dandy façon Zamounda, cliquez sur les points présents sur l’image. Dessin : Noëmie Pille

Nouveau décor pour de nouvelles photos. À La Recyclerie, une ancienne gare transformée en café, les uns s’affalent sur le canapé velour, les autres sur le fauteuil jaunâtre. Ils s’installent autour d’une vieille malle qui fait office de table basse. Quelques valises anciennes prennent la poussière sur une étagère et plusieurs tableaux ornent les murs. Sur l’un d’eux, brodé, une femme nue nourrit une licorne sur un lit de feuillage. Après une heure de shooting, les dandys sont curieux de voir les images prises dans ce lieu qui les a charmé.

Au fur et à mesure que le projet prend de l’ampleur, les fondateurs innovent. C’est ainsi que Mohamed et Nadim se sont mis à la création. Ils dessinent et confectionnent plusieurs tenues qui sont très vite repérées, notamment par l’humoriste Kévin Razy. Celui-ci porte sur scène plusieurs modèles de la collection Zamounda tels que le smoking, le kimono et le bomber en wax.

Les stylistes débutants projettent d’inclure de nouvelles matières à leurs confections, pour souligner leur diversité culturelle. Ils aspirent à se faire une place parmi des créateurs professionnels tels que Sadio Bee, Natacha Baco ou les sœurs Taty, qui mixent influences africaines et coupes actuelles. Zamounda Concepteurs est aujourd’hui une marque déposée. Ses créations, des habits customisés avec toujours la touche de wax, sont pensées pour « appartenir à celui qui les porte ».

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Nadim et Mohamed apprennent le dessin afin de réaliser eux-mêmes les patrons des pièces de la collection Zamounda.

C’est lors d’une soirée privée organisée par Lacozy, le 15 avril dernier, que leur première collection printemps-été 2017 a été présentée. Le dress code précise : « Une touche d’Afrique sur vos vêtements, costumes pour les hommes, robe de soirée pour les femmes. » Peinture façon ethnique sur le visage des mannequins, lumières roses et oranges, ambiance boîte de nuit : le défilé a séduit les 500 personnes du public.

En première partie, l’association Leeloo Paris. Puis, les modèles professionnels engagés par le Zamounda ont investi la piste pour révéler les neuf tenues entièrement dessinées par Mohamed. « Les retombées sont énormes, je reçois beaucoup de félicitations. Je ne m’y attendais pas du tout », confie-t-il. Les pièces sont presque en rupture de stock car la demande est de plus en plus importante.

Curieux d’en apprendre davantage sur la mode, les membres du Zamounda envisagent de se rendre à Florence, en Italie, pour le Pitti Uomo. Un événement international qui réunit pendant trois jours des hommes élégants et stylés, et dont la prochaine édition aura lieu au mois de juin. « The place to be » pour les dandys . Et l’occasion de s’inspirer de leurs Pairs, ou d’insuffler de nouvelles tendances grâce, entre autres, à la « wax touch ».

Mais au fait, pourquoi du wax ? « Je me suis donné deux missions. La première est de montrer aux gens que l’ont peut être beau, bien habillé, sans dépenser beaucoup d’argent, répond Delavega. La seconde, c’est de décomplexer les Africains. » Il ne plaisante pas, il a été jusqu’à interdire toute tenue européenne pour son mariage, en Guinée. Il espère, grâce à sa notoriété en tant que dandy et vidéaste, pouvoir faire office de référence : « Là-bas, ils ont l’habitude de me voir en costard-cravate. S’ils me voient en tenue traditionnelle, peut-être qu’ils porteront plus facilement du wax à leur propre mariage. »

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