à Maurice

les gardiennes du lagon

Photos : Aurélia Braud

L’Île Maurice est une destination prisée des touristes pour ses plages paradisiaques. Pourtant dans les fonds marins, la situation est désastreuse. Le récif corallien, nécessaire pour la survie d’espèces, est en train de disparaître. Sur place, ONG et associations se mobilisent pour sauvegarder cet écosystème.

Par Marie-Camille Chauvet

Plus de cent délégations de pays se sont réunies à Nice, pour la troisième conférence des Nations unies sur l’Océan. Objectif principal : protéger l’Océan, qui représente 70 % de la surface du globe. Sur l’Île Maurice la situation est urgente, puisqu’on estime que 80 % du récif corallien a disparu en vingt ans. Les coraux blanchissent puis meurent dans des eaux acidifiées, ou étouffés par le sable, quand ils ne cassent pas sous les pieds des plongeurs ou sous le choc des vagues.

Durant plusieurs jours, nous avons fait la rencontre de différents acteurs locaux qui s’engagent pour préserver le lagon, cette zone située entre la côte et le récif corallien qui la sépare de la haute mer. La reproduction des coraux, qu’elle s’effectue par le bouturage ou par voie sexuelle, permet de restaurer la couverture corallienne. Au sein de son aquarium situé à Port-Louis, Odysseo Foundation a mis en place un laboratoire dans lequel sont élevés des bébés coraux, voués à être ensuite implantés dans le lagon.

C’est d’ailleurs ce que fait l’ONG Coral Gardening Conservation dans l’aire marine protégée de Saint-Félix, au sud de l’île. Une fois mises en place au fond de l’eau, les pépinières de coraux sont surveillées de près par les scientifiques, qui plongent régulièrement pour vérifier l’état de santé des jeunes pousses. Cette année, une vague de blanchiment a touché les coraux, due notamment à la température élevée de l’eau à Maurice.

Les côtes ont également un rôle essentiel à jouer dans la préservation du lagon. Certaines plantes longtemps arrachées pour le tourisme sont ainsi replantées sur les plages. Elles permettent de maintenir les sols et ainsi de prévenir l’érosion, responsable de la sédimentation dans l’eau. Ces plantes ont d’autres bienfaits : elles absorbent du CO2 en grande quantité et sont une nurserie pour les crabes et les poissons.

Nous sommes trois étudiants à avoir pu bénéficier de ce voyage de presse auquel d’autres journalistes étaient conviés. Nous avons été invités par Expertise France, une agence publique de mise en œuvre de projets internationaux. Les acteurs que nous avons pu rencontrer font partie du projet Varuna lancé par Expertise France. Il rassemble des ONG et scientifiques de plusieurs îles de l’Océan indien, qui réfléchissent et agissent sur la protection de la biodiversité marine.

Réalisation Marie-Camille Chauvet/EPJT