Des légumes au pied des immeubles
Des légumes qui poussent en tours grâce à l’aquaponie. Photo Grégoire Boulanger
Pour la plupart des citadins, les légumes poussent loin de chez eux. Mais dans ce quartier de Tours, ils poussent au sein même de la cité grâce à l’aquaponie. Une agriculture écoresponsable dont les promoteurs aimeraient bien qu’elle ne soit plus si insolite.
Par Grégoire Boulanger
Après cinq ans de discussion autour de ce projet, ce n’est qu’en 2019 que les bâtiments sortent de terre. Ils accueillent plus de 76 logements. Une fois passé l’accueil, on découvre un premier espace dédié au jardin de 1 200 mètres carrés. La serre de 700 mètres carrés est elle installée sur les toits.
En 2020, en partenariat avec l’école agricole de Fondettes, trois bacs de 200 mètres carrés cultivables chacun sont construits pour la production de fruits et légumes. Un maraicher avait été recruté pour s’en occuper.
Mais, celui-ci, n’est jamais venu. Ce n’est qu’en 2022, que Yoann et Mélanie, deux Parisiens, décident de reprendre l’affaire. Et de découvrir le monde agricole. Jusque-là, Yoann travaillait dans le milieu de la chimie et Mélanie dans la vente. Ils plaquent tout et commencent une formation à Vendôme. Ils choisissent de se spécialiser dans l’aquaponie. Pour eux, il est hors de question de produire une agriculture dévastatrice pour l’environnement.
L’aquaponie, c’est un système de production alimentaire durable qui unit la culture des plantes et l’élevage de poissons. Ces derniers sont nourris
Des bacs en hauteur pour cultiver les légumes en aquaponie. Photo : Grégoire Boulanger
avec une alimentation naturelle qui leur permet de grandir et de rejeter des nutriments riches dans l’eau. Ces nutriments nourrissent les plantes. Qui filtrent l’eau pour que celle-ci retourne dans le bac aux poissons et ainsi de suite.
Le couple avait aussi pensé à faire appel à l’aide des habitants de la résidence. Malheureusement, même si de nombreuses personnes ont été intéressées par ce projet, les contraintes administratives ont semblé trop compliquées.
Carottes, navets, salades, betteraves. La riche récolte des Jardins perchés. Photo : Grégoire Boulanger
En effet, pour participer aux projets, il aurait fallu que les habitants créent une association. Personne au sein de la résidence n’a osé faire le premier pas.
Une application permet, a Yoann et Mélanie de vendre leurs produits sous forme de panier de fruits et légumes de saison. Le but est d’éviter le gaspillage et les déchets en faisant du sur-mesure.
La ferme livre, ainsi des paniers à une salle de fitness, une résidence pour sénior, le siège social de Tours Habitat ainsi qu’à une entreprise proche. Celle-ci a même décidé de leur offrir un espace de 1 000 mètres carrés supplémentaires pour leurs productions.
Le couple a noué un partenariat avec l’école agricole de Fondettes. Ainsi, les étudiants dans le cadre d’un projet tutoré testent et apprennent cette
façon de cultiver. Ils apprennent également à aménager l’espace avec des bacs cultivables qu’ils construisent eux-mêmes.
Le couple reçoit la visite d’écoles maternelles ou primaires, de collèges, de lycées, de BTS dans le milieu agricole et dans le milieu architectural. Histoire d’apprendre à construire la campagne dans les villes…