Tours à la croisée des chemins

Photo : EPJT

Les mobilités sont un enjeu majeur à toutes les échelles, de l’État aux collectivités. Dans la métropole de Tours, la place de la voiture est de plus en plus remise en cause au profit d’autres moyens de transport plus doux.

Par Laura Blairet, Zacharie Gaborit, Maël Prevost, Fanny Uski-Billieux et Maylis Ygrand

Je serai l’avocat de Tours et de son projet qui a été particulièrement bien travaillé. » Le 26 octobre 2023, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion du territoire, était à Tours. Sous la verrière de la gare, le ministre est venu encourager la candidature de la métropole de Tours au service express régional métropolitain. S’il est retenu, le projet sera largement financé par l’État, et permettra de mettre en place un « RER régional » aussi cadencé que des transports en commun urbains.

Une fierté pour Tours Métropole Val de Loire, qui regroupe 22 communes et presque 300 000 habitants. L’une des métropoles les moins peuplées du Grand Ouest mais qui concentre plus de 50 % de la population du département, l’Indre-et-Loire.

Les sous-préfectures de Chinon et de Loches (entre 6 000 et 8 000 habitants) ne rivalisent pas avec l’aire d’attraction tourangelle qui s’étend quasiment sur tout le département, d’où l’importance d’un renouvellement du réseau ferroviaire de proximité. Cette nécessité s’inscrit dans une réflexion plus large qui vise à transformer les mobilités du quotidien.

Que ce soit pour aller au travail, accompagner son enfant à l’école, remplir le réfrigérateur ou faire du shopping, les mobilités n’ont jamais été aussi centrales dans la vie des individus. La façon dont on se déplace est particulièrement déterminante en matière de qualité de vie et en termes écologiques : les transports émettent une grande partie des gaz à effet de serre et des émissions polluantes qui contribuent au dérèglement climatique et sont nocifs pour l’organisme humain.

Carte de la métropole de Tours à l’échelle du département d’Indre-et-Loire.

Carte : Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET)

Réduire les émissions de gaz polluant est donc devenu un objectif pour l’État qui, par la loi relative à la transition énergétique de 2015, a institué des zones à faibles émissions (ZFE). Celles-ci se mettent progressivement en place dans les métropoles françaises. Pour Tours, il s’agit, pour 2025, de définir un périmètre dans lequel les véhicules les plus polluants ne seront plus admis.

La ville-centre, qui compte 135 000 habitants, compose déjà avec ses voisines et réfléchit plus largement à l’échelle de la métropole. La compétence d’aménagement est ainsi déléguée au Syndicat des mobilités de Touraine. Celui-ci couvre les 22 communes de la métropole ainsi que Vouvray, Vernou-sur-Brenne et La-Ville-aux-Dames.

Mais conjuguer urgence écologique et évolution des mobilités n’est pas une mince affaire. Cela renvoie à de multiples enjeux et engage un grand nombre d’acteurs : métropole, associations d’usagers, représentants des commerçants… Les étudiants du master Management des territoires et urbanisme de l’Université de Tours en ont fait l’expérience.

Le 4 décembre 2023, les étudiants du master « management des territoires et urbanisme » de l’université de Tours ont débattu des Zones à faibles émissions (ZFE) de carbone. En se mettant dans la peau des différentes parties prenantes – la Ville, la Métropole, les riverains et les commerçants – ils explorent les conséquences de cette mesure. L’environnement, la vie économique et les conséquences sur la société sont abordées.

Le 4 décembre 2023, ils ont été réunis par leur enseignant, Laurent Cailly, maître de conférences en géographie, dans le cadre d’un jeu de rôle pédagogique autour de la future ZFE. Incarnant des élus de la métropole de Tours, des représentants d’associations d’usagers ou de commerçants et des membres du Syndicat des mobilités, ils ont débattu pendant plus d’une heure et ont soulevé de nombreuses interrogations.

Créer une ZFE invite donc à réfléchir à la place de la voiture dans la métropole de Tours, à celle accordée au vélo, et au nécessaire développement des transports en commun.

Autant de pistes que nous vous invitons à suivre lors de notre enquête.