Exposition événement, Entre guerres et paix retrace les trente ans de photoreportage de l’Iranien Reza. Réalisée avec le National Geographic et présentée pour la première fois en France, au Mémorial de Caen jusqu’au 29 mars 2009. 

Par Marion DESLANDES texte et photos

« La photographie comme langage, le photojournalisme comme engagement », tel est le credo de Reza. Cet Iranien, né en 1952 à Tabriz, a choisi la France comme port d’attache. Il parcourt le monde depuis trente ans avec ses boîtiers et ses objectifs pour témoigner des souffrances, de l’amour, de l’amitié qui habitent ceux qu’il rencontre. C’est ce voyage que s’attache à faire revivre l’exposition de Caen. Un mur couvert de visages d’enfants rwandais accueille le visiteur. Ce sont ceux des orphelins ou enfants perdus que Reza a photographiés pour aider à leur recensement organisé par l’Unicef et la Croix Rouge. Grâce à ce travail, certains ont retrouvé des membres de leur famille.

L’Iranien s’est engagé au-delà de ses photographies, en créant l’ONG Aina. Celle-ci a pour but de développer les médias indépendants en Afghanistan. Depuis 2001, un million d’Afghans ont bénéficié du cinéma itinérant, six millions d’auditeurs sont fidèles à La Voix des femmes afghanes, une radio communautaire gérée par des femmes. Pour toutes ces actions, un seul objectif : « Donner les clés de la liberté » en formant aux métiers des médias et de la culture. Ainsi, plus de mille Afghans ont été formés au journalisme. Car, pour Reza, « la culture de la guerre engendre la guerre. Une seule solution, l’éducation ».

Dans les salles du Mémorial, une photo d’écoliers chinois côtoie celle d’un soldat afghan ou d’une Somalienne touchée par la famine. La scénographie de l’exposition s’efface devant la force des clichés, suspendus dans l’espace par des fils invisibles, sans cadre contraignant. Pas de bruit. Les visiteurs semblent captivés et ils sont nombreux, jeunes et plus âgés, Caennais ou touristes étrangers, à saisir les fiches narrant l’histoire de chaque image. Le livre d’or en témoigne : l’émotion a été transmise.

La vie du photographe est elle aussi exposée : des photos d’enfance, un vieil appareil photo et même le casque qui le protégeait lors d’un de ces voyages, sur lequel est inscrit son groupe sanguin. Au cas où. Reza n’est pas lassé, il va continuer à photographier, encore et encore, là où son objectif le mènera. Son proverbe préféré vient d’Azerbaïdjan : «Toutes les ténèbres du monde ne peuvent éteindre la lueur d’une seule petite bougie. »

« Entre guerres et paix » au Mémorial de Caen, jusqu’au 29 mars 2009
Esplanade Dwight-Eisenhower
14000 Caen
Renseignements au 02 31 06 06 45
Entrée libre et gratuite

« Le désert avance, la paix recule »

Sur différents points du globe, des tensions naissent en raison des conditions de vie difficiles dans les zones arides. Ce phénomène s’amplifie avec la désertification croissante. Gestion des ressources, guerre de l’eau et maîtrise des voies de communication, quels sont les enjeux de ces conflits ? Une rencontre aura lieu sur ce thème mardi 10 mars 2009 à 19 h 15 dans le cadre du Bar des Sciences au Mémorial de Caen. Deux spécialistes de la question échangeront avec le public : Marc Bied-Charreton préside le Comité scientifique français sur la désertification (CSFD) et Mélanie Requier-Desjardins est administratrice scientifique au Centre international des hautes études en agronomie méditerranéenne (CIHEAM-IAM.M) et spécialiste de l’économie de la désertification.